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142                      DE L'HABITUDE.

que ces illustres fondateurs de la médecine ont observé les
accidents morbides qui suivent la cessation subite de certaines
habitudes, mais qu'ils n'ont pas indiqué les moyens d'em-
pêcher leur formation et surtout ceux qu'on doit employer
pour prévenir ou combattre les accidents qui résultent
de leur brusque interruption. C'est cette lacune que l'auteur
a cherché à combler.
   Pendant le cours de sa longue pratique dans une cité émi-
nemment laborieuse, M. Martin a pu se convaincre que
l'habitude exerçait son empire sur le travail comme sur tous
les autres actes de la vie. II ne craint pas d'avancer que
de toutes les habitudes celle du travail longtemps continué est
la plus réfractaire, la plus difficile et la plus dangereuse à dé-
truire. Il trace le tableau des troubles organiques et moraux,
des accidents sans nombre auxquels s'exposent ceux qui pas-
sent brusquement de l'activité physique ou intellectuelle au
repos ou à l'oisiveté. Les observations nombreuses qu'il a
faites ont été recueillies dans toutes les classes de la société
et dans toutes les professions ; mais c'est surtout dans les
arts industriels et le commerce qu'il a pu observer les funestes
effets de l'interruption brusque des habitudes de travail.
   Le repos est le but où tendent la plupart des ambitions hu-
maines, mais, pour arriver à goûter sans danger ce repos tant
désiré, il est des précautions à prendre, des moyens rationnels
à employer.
   Parmi ces moyens, ceux qu'on peut appeler prophylac-
tiques se résument dans les préceptes suivants : 1° n'aban-
donner que d'une manière lente et graduée les occupations
qui sont devenues des habitudes de la vie. 2° Diminuer pro-
gressivement et longtemps à l'avance les travaux accoutumés
qu'on se propose d'interrompre un jour définitivement elles
remplacer par des occupations adaptées aux goûts et aux
penchants. Ces conseils s'adressent non-seulement aux indus-