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200                   FORTIFICATIONS DE LYON

chemin couvert en avant et mêmeavec contregarde sur le front (6,7).
   En 1635, M. d'Halincourt, alors gouverneur, faisait continuer tous
les ouvrages avancés, lorsque la peste survint et arrêta les travaux.
  Il écrivait à M. Dunay, son secrétaire:
    « Monsieur Dunay, j'ai vu par votre lettre écrite hier, ce que
vous a dit M. le prévôt des marchands, des plaintes que quelques
charretiers avaient faites à la Maison-de-Ville, qu'on les contrai-
gnait à travailler avec leurs chevaux à porter les gazons et fascines
pour les fortifications, sur quoy je vous dirai que ça jamais été
mon intention de faire contraindre lesdits charretiers audit travail,
mais lesdits charretiers ayant été compris en un état, pour fournir
une quantité de chevaux pour servir aux armées détachées de Bour-
gogne pour le canon, me vinrent trouver et me prièrent de les vouloir
faire exempter, et que ce faisant ils me promettaient de servir
avec leurs chevaux et charreties aux fortifications de la ville de
Lyon, j'en écrivis à M. Denoyers qui m'envoya une ordonnance
de Sa Majesté pour faire exempter lesdits charretiers de Lyon,
d'envoyer auxdites armées leurs chevaux pour servir au canon,
et sur cela je fis rendre plus de cinquante chevaux de la ville qui
avaient lors été pris par le roi pour cela, mais puisque lesdits
charretiers prennent ce prétexte pour ne payer la contribution
à quoi messieurs de la ville les ont cotisé pour la maladie, en
quoy personne, quelqu'il soit, ne doit être exempt, je les exempte
très volontiers desdites corvées pour les fortifications de la ville. Je
vous envoie une lettre pour le capitaine Laligne, je l'y mande
de ne plus les y faire aller, ayant aussi désir au sujet de ladite
maladie faire cesser le travail desdites fortifications à deux ou trois
ouvriers près pour achever de poser le gazon qui s'est trouvé
coupé, d'autant que ceux des villages qui y devaient venir tra-
vailler, appréhendant la peste de Lyon, s'excuseraient pour cela
de n'y pouvoir venir, je les ai remis à un autre temps plus propice
auquel j'espère que Dieu nous fera la grâce de nous délivrer de ce
mal comme je l'en supplie, qui est ce que je vous dirai en réponse à
ce que vous avait dit M. le prévôt des marchands à ce sujet, auquel
vous le ferez savoir, et je prie Dieu qu'il vous conserve comme je