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374 DE L'HOMME et vraie, et l'on doit ajouter, pour la rendre complète, que le corps de l'homme est matière et que son ame est esprit. Comme substance matérielle, le corps de l'homme ne sent ni ne pense; comme substance spirituelle, l'ame de l'homme pense et sent, d'où il faut conclure que le principe sentant et pensant, qui existe dans l'homme, est véritablement ce qui constitue l'homme même. L'ame humaine se compose ainsi de deux facultés, l'une de voir par les yeux du corps, et l'autre par les yeux de l'entendement, ou bien, en d'antres termes, de se mouvoir d'une manière toute intellectuelle et d'une manière toute sensitive. L'ame des bêtes ne diffère de celle de l'homme qu'en ce qu'elle n'a qu'une faculté, celle de se mouvoir sensitivemenl. Il y a donc deux puissances dans l'ame humaine, l'en- tendement et la sensation. C'est par la seconde que, dans le monde visible où nous sommes placés, les objets qui sont hors de nous arrivent à notre connaissance, et, c'est par la première que nous réfléchissons, que nous raisonnons sur ces objets, et même que nous formons une foule de ré- flexions et de raisonnements sur mille et mille choses étran- gères à nos sens. Tout prouve donc que l'homme ne peut, sans absurdité, et même sans impiété, être assimilé à la bête qui, dans toutes circonstances, agit d'une manière ins- tinctive, nécessaire, tandis qu'il est fort rare que nous n'a- gissions pas avec réflexion, avec connaissance, librement, volontairement. De nos jours, une doctrine assez bizarre a pris cours parmi les physiologistes, nous voulons parler ici de la célèbre doc- trine du médecin Gall, laquelle assigne, dans le cerveau, une organe particulier à chaque passion bonne ou mauvaise de l'homme, et cet organe est indiqué par une protubérance qui se montre à la surface du crâne. Cette doctrine, qui a