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                        A SAINT-ETIENNE.                        427

   « La ville de Saint-Etienne, ceci est encore à son honneur,
possède plusieurs beaux établissements de charité publique.
 entre autres, un hospice appelé Notre-Dame-de-la-Charité. La
fondation de cet hospice remonte à un édit de Louis XIV, du
11 juin 1662. A la tête des fondateurs est un respectable curé
de la ville, M. Colombet, qui dota la maison de 30,000 livres.
En vain j'ai cherché dans les environs du pieux établissement
une rue qui portât le nom de son premier et généreux fon-
dateur. MM- les administrateurs de la maison ont oublié de
solliciter cette mesure de reconnaissance publique ; encore si
les administrateurs n'avaient fait que ce péché d'omission ;
mais ils viennent de prendre une décision inouie, contraire
aux statuts fondamentaux de l'hospice, contraire aux vœux des
fondateurs, contraire à la morale, contraire à la raison, une
complète aberration de l'esprit et du cœur !
     « Il existe dans la maison une ancienne fondation de cent
lits destinés à cent pauvres enfants d'ouvriers, garçons et
 filles. Des écoles leur sont ouvertes; là, de respectables sœurs
de saint-Vincent de Paul apprennent de bonne heure à ces
enfants que le travail, l'ordre, la propreté, la résignation sont
des vertus et que ces vertus conduisent à l'aisance, au bonheur.
J'ai visité l'hospice de la charité ; j'ai vu ces écoles, elles sont
admirablement tenues, surtout celle des jeunesfilles; on les
reçoit depuis l'âge de 7 ans jusqu'à 12 ; elles sortent de la
maison à 18 ans. On leur enseigne la lecture, l'écriture, la
grammaire pratique et le calcul. La directrice de cette classe
a eu l'obligeance de me montrer plusieurs cahiers des élèves;
l'écriture est parfaite. Les classes ne prennent*qu'une partie
de la journée ; l'autre partie est consacrée aux éludes reli-
gieuses, au travail manuel et aux soins du ménage. Les heu-
res de recréations sont employées souvent à un exercice vocal.
Les maîtresses pensent avec raison que la musique et le chant
sont des distractions utiles et propres à concourir à la morali-