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252                        LES FHÈBES

sation. A côté des murs du temple viennent bientôt se placer
les murs de la ville : les maisons de Dieji appellent autour
d'elles les maisons des hommes. Donnons au noble quêteur.
Après tout, nous ne faisons qu'acquitter une dette de reconnais-
sance. Combien de pèlerins et de voyageurs français n'ont-ils
pas trouvé au Carmel une généreuse et touchante hospitalité.
Et puis, savez-vous ? Après la destruction du couvent, en
1799, les cadavres de nos soldats, ces malades et ces blessés
massacrés par les janissaires de Djezzar, étaient restés sans
sépulture. Leurs ossements blanchis se montraient ça et là
dispersés sur les flancs de la montagne. Les frères Jean-
Baptisle et Charles ont pieusement recueilli ces os des vain-
queurs des Pyramides, et ils leur ont donné, après trente
ans, l'abri protecteur et inespéré d'une tombe. Une pyra-
mide la surmonte. C'est un monument placé dans le jardin
du cloître. Et puis, savez-vous encore? Dans la récente
expédition anglaise de Syrie, des chrétiens de tous pays,
des protégés de la France, des arabes, des Egyptiens s'é-
chappent de Kaïffa que bombarde le canon anglais, de
Beyruth que menace le même sort, se réfugient sur le Carmel,
 à la suite du vice-consul français. Us étaient au nombre
de cinq mille. Un officier anglais s'inquiétait du mouvement
 de celle population. On lui dit quelle est là sous la pro-
 tection du pavillon de la France, et l'officier anglais se retire.
 Jugez donc si notre nom doit être béni en Palestine ! Ce
 nom y a conservé un prestige glorieux qui n'appartient à
 aucun autre peuple de l'Occident. C'est là que, au com-
mencement de ce .siècle, et à Jérusalem même, si j'en crois
 un souvenir de lecture dont je ne puis en ce moment vé-
riBer l'exactitude, c'est là que M. de Chateaubriand vit des
 enfants, jouant dans la rue, faire l'exercice à la française.
Us commandaient en français le: Portez armes! Les soldats des
Pyramides avaient laissé en Syrie ces souvenirs de leur ra-