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                    DE JOSEPH DE MAlSTItE.                  237

que nos pensées. Or, les vôtres sont jointes aux miennes
d'une manière qui nous rend co-propriétaires de l'ouvrage.
Je ne vois donc pas, Monsieur, que la délicatesse m'empêche
de vous offrir, ou que la délicatesse vous empêche d'accepter
un coupon dans le prix qui m'est dû. Si j'y voyais le moin-
dre danger, certainement, Monsieur, je ne m'aviserais pas
de manquer à un mérite aussi distingué que le vôtre, et à un
caractère dont je fais tant de cas, en vous faisant une propo-
sition déplacée; mais, je vous le répèle: vous êtes au pié (sic)
de la lettre co-propriélaire de l'ouvrage, et, en cette qualité,
vous devez être co-partageant du prix. Si donc je vous priais
d'accepter un léger intérêt, de mille francs, par exemple,
dans le prix qui m'est dû, cet arrangement, connu seule-
ment de vous et de moi, n'aurait rien, ce me semble,
qui pût vous déplaire. Je vous répète, sur mon honneur, que
s'il pouvait porter un autre nom que celui de co-propriété
reconnue, jamais une telle idée n'aurait pris la liberté de se
présenter à mon esprit.
  Je suis ravi que Mme votre fille vous donne une nouvelle
preuve de parfaite santé, mais je suis inconsolable que vous
m'ôtiez l'espérance de vous voir ici. Reposez-vous à la cam-
pagne, remplissez vos poumons de bon air avant de retour-
ner à vos travaux, et si jamais le courage vous saisit, macle
animo ! venez-vous en ad limina Apostolorum, et faitesmous
une visite en passant.
                              Tout à vous, Monsieur,
                                        V. T. h. et T. o. S.,
                                                 MAISTRE.