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                   »!•: LA PHILOSOPHIE, ETC.                 469
                  e
 iosophie du XVII siècle, et voilà par où nous nous efforçons
 de ne pas lui ressembler. J'en appelle de la vérité de ces as-
sertions, à tous ceux qui sont instruits dans l'histoire de la
philosophie de notre temps, a tous ceux qui ne se laissent
pas emporter dans leurs jugements par l'esprit de parti, à
 tous ceux qui ont étudié sérieusement, sans prévention, les
livres et l'enseignement de notre école.
    Plus j'y songe, Messieurs, et plus je m'étonne. Comment
se peut-il que cette même philosophie qui édifiait les âmes
les plus pieuses du XVIIe siècle, soit devenue aujourd'hui un
sujet de scandale, une perturbatrice de la foi religieuse et des
mœurs ? Par quelle métamorphose étrange ces mômes
principes qui constituaient la foi philosophique des Arnauld,
des Bossuet, des Fénelon seraient-ils changés en des prin-
cipes destructeurs de toute religion et de toute morale ? En
proclamant la divinité de la raison, Maiebranche n'était pas
apparemment un impie, et, lorsque nous la proclamons après
lui, on nous accuse de faire l'apothéose de l'intelligence hu-
maine et de relever les autels impies de l'exécrable déesse
raison. La foi serait-elle donc aujourd'hui plus sévère et
plus pure, ou bien doués déplus de perspicacité et de profon-
deur les théologiens du jour auraient-ils découvert dans ces
doctrines un poison que n'avaient pas aperçu les grands
théologiens du XVIIe siècle ?
   Loin d'accuser ainsi la philosophie que nous enseignons, il
serait plus juste et plus sage de reconnaître qu'elle a exercé
sur les âmes une influence morale et religieuse salutaire. Elle
a efficacement contribué à les pénétrer davantage de l'idée de
la divinité et du sentiment do notre participation avec elle; et
si l'idée religieuse, j'entends l'idée religieuse dans sa plus
haute acception, abstraction faite de toutes les formes qu'elle
peut revêtir, est incontestablement plus forte aujourd'hui qu'au
XVIirne siècle, si personne n'est plus tenté de la tourner en ri-