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132                   couiss Dii i'iiiLosoi'iin;.
    En attendant, sachons-lui gré de ce qu'il a déjà lait. Il
 a démontré que la psychologie doit reconnaître à côté des
idées contingentes des idées nécessaires qui les accompa-
gnent invariablement ; que la métaphysique doit admettre
à côté des êtres finis un être infini dans son essence et
dans ses attributs. Passant en revue les idées de substance
et de cause, de temps et d'espace, de bien absolu, d'ordre
absolu et de beau absolu, il a constaté leurs caractères d'uni-
versalité et de nécessité, et les suivant ensuite dans leur
portée transcendante il a prouvé qu'elles se rapportent à un
seul et môme objet. Rien de plus saisissant et de plus net
que les idées qu'il a émises sur le beau! Elles se dislinguent
surtout de celles que l'on public journellement sur la même
matière par l'admirable précision qu'il a su leur donner.
Rien de plus décisif que les arguments sur lesquels ils s'est
fondé pour rompre avec la plupart des philosophes de l'é-
 cole éclectique au sujet de la notion d'ordre absolu, celle-là
môme qu'ils appellent notion de la stabilité et de la g é -
 néralité des lois de la nature. 11 a très bien prouvé que
si nous pouvons concevoir la suppression momentanée ou
môme le radical anéantissement des lois qui régissent l'u-
nivers, ce n'est qu'à la condition de concevoir en môme temps
d'autres lois plus élevées en vertu desquelles ce fait s'ac-
complit: tant l'idée d'ordre est fortement ancrée dans notre
intelligence ! C'est pourquoi il ne faut pas créer pour cette
idée une classe à part, comme on l'a fait mal à propos,
et distinguer à côté des principes empiriques et des principes
nécessaires d'autres principes qui ne rentreraient ni dans les
uns ni dans les autres, et qu'on devrait nommer principes
contingents non empiriques. M. Bouillier a mis cette vé-
rité en lumière avec tant de bonheur, que c'est désormais,
il n'en faut pas douter, un point acquis à la science. Il lui reste
encore à aborder un problème formidable, celui de savoir si