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516 MON VOYAGE A PARIS. maintenant que vous n'avez jamais rien vu dans ce monde entier de plus beau, de plus agréable que ce délicieux Paris;' Saisissant avec résolution l'occasion qui m'était offerte d'ex- pliquer mes sentiments à miss Pénélope, je pris sa main en- tre les miennes, et la regardant d'un air t e n d r e , je lui répondis avec émotion : — Pardonnez-moi, miss Pénélope, il y a au monde un objet que je trouve un million de fois plus agréable et plus beau que Paris, et toutes les merveilles qu'il renferme. — Au nom du ciel! quel peut être cet objet, s'écria miss Pénélope, rougissant jusqu'au bout des doigts. — Pouvez-vous me faire une telle question, m'écriai-je, avec passion, en pressant sa main contre mon cœur. Cet objet que je trouve le plus aimable et le plus beau du monde, c'est.... miss Pénélope Muggins. A cette déclaration, non imprévue peut-être, la jeune miss laissant sa main dans les miennes, se couvrit la figure de son autre main, et détourna la tête avec une charmante con- fusion. Au m ê m e instant, la porte du salon fut brusquement ou- verte par niislress Muggins Qu'ajouterai-je de plus ? Cette scène délicieuse s'est passée il y a un mois. Depuis trois semaines je suis l'heureux époux de miss Pénélope Muggins. Demain ma nouvelle famille et moi, nous parlons pour visiter les bords du Rhin et l'Alle- magne. Nous avons préféré nous diriger vers ce pays plutôt que vers la France, attendu que TOUS déjà nous connaissons Paris, au point de le savoir par cœur, comme le lecteur a pu s'en convaincre. Les Muggins sont dans l'enchantement de leur prochaine excursion. Quant à moi, je partage d'autant plus leur sa- tisfaction, que j'espère bien, celle fois, ne pas faire un voyage sans sortir de ma chambre. BARRILLON.