Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                               «7
 (le, de (Jaldéron l'espagnol, de Shakespeare l'anglais. De
 qui ne vous parle-t-on pas ? Vous éliez à la cour de Louis
 XIV, et vous comptiez bien y rester, quand, soudain, M. le
professeur vous transporte, bon gré mal gré, au sommet du
Capitole, du Capitole sur l'Olympe, de l'Olympe sur l'Hima-
laya : enfin, de mémoire universitaire, vous ne vîtes un e n -
jambeur pareil à celui-là.
     La marche de M. Reynaud, si irrégulière et si désordonnée
  qu'elle paraisse au premier abord, sera, je crois, entièrement
 justifiée par les considérations suivantes.
     Le monde de l'existence et le monde de la connaissance
 le monde des choses cl le monde des idées ont les mômes lois
 l'un que l'autre, et quelque distincts qu'ils soient, ils se dé-
 veloppent dans un parallélisme harmonieux. De même que
 sous l'influence des forces physiques, les mollécules se jux-
 taposent et s'agrègent aux mollécules pour constituer par
 leur réunion un certain organisme matériel qu'on nomme
 tantôt minéral, tantôt végétal, tantôt animal, — ainsi, sous
 l'influence de la force que nous sommes, les idées s'asso-
 cient aux idées pour former par leur agencement un orga-
nisme spirituel qui s'appelle système économique ou système
politique, système esthétique ou système philosophique suivant
que les idées qui le composent se rapportent à l'utile ou au
juste, au beau ou au vrai. De ces deux organismes, le dernier
comme le premier puise el projette incessamment la vie au
dehors de lui ; le dernier comme le premier a ses périodes
de croissance, d'apogée et de décroissance. 11 est un temps
où il se trouve, pour ainsi dire, dans l'embryon et où presque
personne ne le connaît encore; il en est un autre où il plonge
ses racines dans la société entière, ou d'éblouissantes splen-
deurs ruissèlent par tous ses rameaux et où tout front humain
s'incline devant lui; enfin un jour arrive où il périt comme
le reste des choses créées. Combien n'en avons-nous pas vu,