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394 me objet réfléchi, détruit, et qu'il s'est approprié de nom eau. L'esprit qui, ainsi développé, se reconnaît lui-même comme esprit, est la science. Celle-ci est sa réalité, et, pour me servir d'une expression d'Hegel, elle est le royaume qu'il fonde dans son propre élément. C'est en se connaissant comme puissance indépendante, comme principe de toute réalité que l'esprit entrera en possession de sa liberté et de son existence abso- lue (1). L'esprit accomplit ses évolutions en parcourant deux moments, le premier qu'on appelle disposition, virtualité, puissance, Y être en soi; le second qu'on appelle actualité, réalité, Y être pour soi (Ansichseyn. Fursichseyn). L'enfant en naissant ne possède la raison que virtuellement, l'arbre n'est qu'en puissance dans le germe. L'œuvre de l'esprit c'est de réaliser, d'actualiser ce qui est contenu virtuellement eu lui. Son évolution n'est pas une activité simple, mais con- crète. La virtualité et l'actualité ne sont que des moments différents de la même activité. L'action est essentiellement une, et c'est ce qui constitue le concret. Ce qui dirige l'es- prit dans ses développements, c'est le contenu, l'idée. Dans la nature physique, les rameaux, les feuilles, les fruits nais- sent d'une môme plante chacun séparément et pour soi; mais c'est l'idée intérieure qui détermine cette succession et qui fait leur unité (2). D'où il suit que la vérité absolue est un résultat, qu'elle n'est pas au commencement, mais à la fin, bien qu'elle soit à la fin ce qu'elle est au commencent, comme la plante est tout entière dans la semence, comme l'homme est tout entier dans l'embryon. La science de l'ab- solu doit donc se développer en cercle, et la fin doit être un retour vers le commencement. C'est môme cette concordance, (i) Phénoménologie, pref. p. 20. Logiq, pref. 2 0 édit., p. 19. (2) Histoire de la philos., Iiilroduct. : Logilt, das Seyn, vol. I, p. G4. Plie- nom : Vorredc, p. 16.