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    Cette méthode implique une contradiction ; elle n'est qu'un
 cercle vicieux en ce qu'elle prétend juger la facullé de connaî-
 tre par la faculté de connaître elle-même. Faire une critique
préalable de la facullé de connaître, suppose que l'on s'est
déjà assuré de la valeur et de la légitimité de la facullé qui fait
cette critique ; ce qui exigerait aussi une critique antérieure
de celle môme faculté. Ainsi, l'insuffisance delà raison doit se
retrouver dans ce système, à la fin comme au commence-
ment. De plus, toutes les fois que l'on accordera une impor-
tance exagérée à l'observation et à l'expérience, l'on ne
pourra jamais arriver à un résultat objectif et démonstratif.
Car, outre qu'il est impossible de tirer un principe universel
et absolu de l'expérience, comme celle-ci est fondée sur la
réflexion subjective et personnelle, elle ne conduira qu'à des
conclusions plus ou moins subjectives et personnelles.
    Cependant, malgré le résultat négatif de la philosophie
kantienne, par cela seul que les deux termes, l'objet et la
pensée, avaient été mis en présence, et que les conditions
de la connaissance avaient été examinées d'une manière
plus systématique et plus profonde, une nouvelle direction
était donnée à la logique. Déjà la philosophie de Kant elle-
même appelait et préparait une solution ontologique. Car,
malgré la part exagérée que Kant fait à l'expérience , la
pensée ne laisse pas de conserver implicitement, dans son
système, une grande prépondérance, et cela par l'importance
même qu'on y accorde à l'expérience. De fait, si l'objet dans
ses manifestations phénoménales prend, pour tomber sous
l'intuition la forme de la pensée, celle-ci n'est pas un prin-
cipe vide et passif, mais elle agit sur l'objet, le transforme, et
se l'approprie. C'est là la conséquence tirée parFichte. Kant
avait reconnu la spontanéité de l'entendement. Sous Fichtc,
cette spontanéité devint une puissance créalrice. Le moi se
pose, et, par cet acte simple et primitif, produit l'objet en