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389 devenir. Chaque détermination (Hemmung, point d'arrêt) ex- prime un sujet ou un objet; l'activité de la nature demeure identique et inépuisable, c'est la liberté absolue qui produit éternellement et à l'infini, mais qui change et détruit à cha- que instant ses produits. De ce que la nature est infiniment active et qu'à chaque moment elle s'arrête dans son élan vers l'infini, il s'ensuit qu'elle place, dans chacun de ses produits, un désir, une tendance à un développement infini. La mort physique n'est autre chose qu'un développement vers des for- mes nouvelles, et ce changement de formes n'a pas de terme. L'aptitude à un changement infini ne peut se trouver dans une chose qu'autant qu'il existe en elle une multitude infi- nie de tendances qui y sont originairement réunies. Ces tendances doivent se développer et se manifester pour tom- ber sous la connaissance; elles doivent se laisser représenter dans une intuition extérieure. L'absolu sort de son identité en vertu de son activité infinie pour donner un objet à celle activité ou plutôt pour en rendre possible l'exercice. Il se développe sur deux lignes parallèles, qui forment deux mondes en apparence opposés, l'être et le con- naître, le réel et l'idéal, et, dans la science, la philosophie de la nature et la philosophie de l'esprit. La nature appa- raît comme la lutte des contraires, de l'ame el du corps, du mouvement et du repos, de la vie et de la mort, de la lu- mière et des ténèbres (thèse et antithèse). Mais, entre ces deux pôles opposés, se trouve un point intermédiaire, un point d'indifférence absolue, où les contraires viennent se neutraliser (synthèse). C'esl ainsi que l'absolu parcourant dans chacune de ses évolutions, ces trois moments, thèse, antithèse, synthèse, sort de lui-même pour revenir toujours sur lui-même victorieux de toute opposition. Il construit ainsi sa conscience, et, avec sa conscience, la réalité, en s'ôle- vant de puissance en puissance jusqu'à sa dernière et sa plus