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devenir. Chaque détermination (Hemmung, point d'arrêt) ex-
prime un sujet ou un objet; l'activité de la nature demeure
identique et inépuisable, c'est la liberté absolue qui produit
éternellement et à l'infini, mais qui change et détruit à cha-
que instant ses produits. De ce que la nature est infiniment
active et qu'à chaque moment elle s'arrête dans son élan vers
l'infini, il s'ensuit qu'elle place, dans chacun de ses produits,
un désir, une tendance à un développement infini. La mort
physique n'est autre chose qu'un développement vers des for-
mes nouvelles, et ce changement de formes n'a pas de terme.
L'aptitude à un changement infini ne peut se trouver dans
une chose qu'autant qu'il existe en elle une multitude infi-
nie de tendances qui y sont originairement réunies. Ces
tendances doivent se développer et se manifester pour tom-
ber sous la connaissance; elles doivent se laisser représenter
dans une intuition extérieure.
   L'absolu sort de son identité en vertu de son activité infinie
pour donner un objet à celle activité ou plutôt pour en rendre
possible l'exercice. Il se développe sur deux lignes parallèles, qui
forment deux mondes en apparence opposés, l'être et le con-
naître, le réel et l'idéal, et, dans la science, la philosophie
de la nature et la philosophie de l'esprit. La nature appa-
raît comme la lutte des contraires, de l'ame el du corps, du
mouvement et du repos, de la vie et de la mort, de la lu-
mière et des ténèbres (thèse et antithèse). Mais, entre ces
deux pôles opposés, se trouve un point intermédiaire, un
point d'indifférence absolue, où les contraires viennent se
neutraliser (synthèse). C'esl ainsi que l'absolu parcourant
dans chacune de ses évolutions, ces trois moments, thèse,
antithèse, synthèse, sort de lui-même pour revenir toujours
sur lui-même victorieux de toute opposition. Il construit
ainsi sa conscience, et, avec sa conscience, la réalité, en s'ôle-
vant de puissance en puissance jusqu'à sa dernière et sa plus