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qu'un moyen, c'est de retourner à l'ancien système. Permettre
aux marchands étrangers d'introduire l'opium comme médi-
cament et moyennant un droit de douane, exiger qu'ils ne le
livrent aux marchands Hongs'qu'en échange d'autres marchan-
dises, mais jamais contre de l'argent. Les Barbares se sou-
mettront volontiers h cette mesure s'ils reconnaissent que le
droit à payer est moindre que la somme destinée à corrom-
pre. En même temps, l'argent étranger doit être sur le même
pied que l'argent Sycee (en lingot), et son exportation défen-
due. Alors on punira les contrebandiers par la saisie de leurs
marchandises ou de leur argent.
   « Quant à l'usage de fumer l'opium, on doit le défendre
aux employés civils et militaires, aux erudils et aux soldats,
car ils ont quelque chose de mieux à faire, et perdent ainsi
leur temps el leur fortune. Mais si la punition est trop sévère,
des connivences réciproques en seront le résultat. Je regarde
donc comme de mon devoir de proposer seulement qu'un
fonctionnaire, un érudit ou un soldat qui a fumé secrètement
de l'opium, soit aussitôt renvoyé du service de l'Etat, sans au-
cune autre punition. Celte douceur apparente sera très sévère
pour eux. Celui qui est coupable de connivence doit être livré
aux tribunaux. Quant au commun du peuple, il ne faut pas
faire attention s'il use de l'opium ou le fume. 11 en est qui
craignent que retirer l'édit de prohibition ne porte atteinte à
la dignité de l'État. N'y a-t-il donc pas d'autres jouissances
dont l'excès est nuisible, el on n'a jamais entendu que le
gouvernement les ait positivement défendues. La défense ne
doit être que pour ceux qui ont un devoir public à remplir,
mais non pour le peuple. Laissons donc arriver celte drogue
en échange d'autres marchandises, el nous empêcherons que
 10 millions ne sortent annuellement de l'empire du milieu.
De quel côté sera le bénéfice, et de quel côté sera la perle?
 11 est facile de le voir. Nous regardons nonchalamment en a i -