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moments négatifs, des déterminations qui la différencient ;
et le contenu n'est autre chose que ces déterminations de la
forme absolue qui se pose par elle-même, et qui pose ainsi
un contenu adéquate a soi. Cette forme est donc d'une nature
différente que la forme de la logique ordinaire. Elle contient
déjà le vrai, en ce que son objet et sa réalité sont adéquates à
sa notion, et elle contient la vérité pure, parce qu'il ne s'est
pas encore introduit dans ces déterminations une forme
étrangère et concrète (l).
   Dans ce nouveau travail auquel il soumet la logique, Hegel
part d'un point de vue historique. Suivant lui, ce travail n'est
pas une œuvre accidentelle et personnelle, mais il est réclamé
par l'état de la conscience universelle, par une évolution nou-
velle de la pensée. Depuis Àristote, dit-il, la logique n'a pas
reculé, mais elle n'a pas non plus avancé; et cependant, le
développement de l'esprit, pendant deux mille ans, doit lui
avoir fourni une plus haute conscience de sa pensée, et de sa
pure essence. Le moment est donc arrivé où la logique doit
subir une entière rénovation. Lorsque l'esprit d'un peuple
s'est élevé à un nouveau degré d'existence, de nouveaux be-
soins se produisent en lui. Son droit politique, ses mœurs,
ses vertus sociales , sa métaphysique ne sont plus que
des formes vieillies, et d'impuissants souvenirs où l'esprit ne
trouve plus sa véritable existence. Des recherches sur l'imma-
térialité de l'ame, sur les causes finales, auraient-elles main-
tenant un véritable intérêt scientifique î même les preuves
que l'on a donné jusqu'ici de l'existence de Dieu ne sont plus
employées qu'historiquement ou bien pour élever et édifier
l'ame (2). La logique ordinaire est dans un état analogue. On

   (î)    Logik, vom BegriJJ im Âllgem.
   (2)    Vorrede zu erstem ausgabe. Il fait ici allusion à un petit écrit sur l'exis-
tence    de Dieu, qui fait suite à la philosophie de la Religion, où Hegel traite
 celle    question d'une manière nouvelle.