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ss Les faits plus nombreux que nous pourrions réunir nous conduiraient toujours à reconnaître que l'usage de l'opium est descendu des familles musulmanes régnantes dans la caste des guerriers, et surtout parmi les mercenaires des Rajas, qui s'enivrent journellement, chez les Mahratles et le Rajpu- les. L'emploi médicinal de l'opium peut être ancien dans l'Inde, mais l'abus ne remonte pas au-delà de 300 ans. Dans les anciennes poésies indiennes, il est toujours question du bétel et de diverses boissons, mais jamais de l'opium. Dans le principe on avalait, une infusion de têtes de pavots écrasées, et cette méthode s'est conservée chez les Hajputes. Plus lard on a préparé l'extrait de la plante, le véritable opium du com- merce. La culture de l'opium n'est point répandue dans toute l'Inde ; elle reste bornée, dans l'Inde-Centrale, à une région assez étroite, par suite de l'usage, parce que la qualité est meilleure, parce que cette culture exige un très bon terrain, des arrosemenls répétés, beaucoup de travail et beaucoup de bras pour la récolle ; enfin, parce que le gouvernement de l'Inde n'a pas permis une plus grande extension. Cette con- trée de l'opium s'étend à peu prés du 20° au 26° latitude nord, et du 76° au 85° longitude est. Mais la province de Malwa est toujours la plus productive. Elle seule fournissait tout l'opium dans le principe. Avec l'accroissement de la consommation, cette culture s'est toujours étendue jusque dans les îles de Pulopenang, de Célebes, et même dans quel- ques provinces de la Chine. Dans le district de Malwa, les Kumbis sont toujours les maîtres dans cette culture ; ils obtiennent les meilleures récoltes et la meilleure qualité. Voici comment ils procèdent : Ils brûlent les élroubles de la culture précédente, labourent et arrosent, ils fument abondamment. Ils labourent et pio- chent 6 à 7 fois, jusqu'à ce que tout le sol soit transformé en