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470 ; entant la Félicité, et attribuée au peintre de Bille, avait le genre de tailles qu'on observe dans les œuvres dellans Leuc- zelberger. Le savant M. Leber, qui, en dressant le catalogue de sa bibliothèque, a rendu aux lettres un rare service, a signalé, dans la dédicace de la première édition des Simuïachres de la Mort, un passage qui, au premier aspect, pourrait faire douter qu'llolbein en ait même donné les dessins (1). « Très grandement vient à regretter, » dit l'auteur anonyme de ce morceau curieux, « la mort de celuy qui nous a icy imaginé « de si élégantes figures (de la Mort), avançantes autant toutes « les patronêes jusqu'ici/, comme les paintures de Appelles « ou Zeucis, surmontant les modernes. Car ses histoires pu— « nèbres, avec leurs descriptions sévèrement rimées, aux ad— « visants donnent telle admiration, qu'ils en jugent les morts « y apparoislre très vivement, et les vips très morlement re- « présenter. Qui me faist penser, que la Mort craignant que « cet excellent painctre ne la paignist tant vifve, qu'elle ne « fut plus crainte lui accéléra si port ses jours, qu'il ne put « parachever plusieurs aultres figures, ja par luy tracées : « même celle du charretier froissé, et espaulti soubs son ruiné « charriot, les roes et chevaulx duquel, sont là si épouvan- « tablement trébuchez, qu'il y a autant d'horreur à veoir « leur précipitation, que de gaie à contempler la friandise « d'une mort, qui furtivement suce avec un chalumeau le « vin du tonneau effondré. Auxquelles imparfaictes histoires, « comme à l'inimitable arc céleste appelé Iris, nul n'a osé « imposer l'extrême main, par l?s audacieux traits, pers- « pectives et umbragcs en ce chef d'œuvre comprises, et tant « gracieusement delinièes que Von y peut prendre une dêlec- « table tristesse et une triste délectation, comme chose triste-' [i) Voyez la noie ajoutre au n° 1S62 du Catalogue Lcbcr.