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; entant la Félicité, et attribuée au peintre de Bille, avait le
genre de tailles qu'on observe dans les Å“uvres dellans Leuc-
zelberger.
   Le savant M. Leber, qui, en dressant le catalogue de sa
bibliothèque, a rendu aux lettres un rare service, a signalé,
dans la dédicace de la première édition des Simuïachres de
la Mort, un passage qui, au premier aspect, pourrait faire
douter qu'llolbein en ait même donné les dessins (1). « Très
grandement vient à regretter, » dit l'auteur anonyme de ce
morceau curieux, « la mort de celuy qui nous a icy imaginé
« de si élégantes figures (de la Mort), avançantes autant toutes
« les patronêes jusqu'ici/, comme les paintures de Appelles
« ou Zeucis, surmontant les modernes. Car ses histoires pu—
« nèbres, avec leurs descriptions sévèrement rimées, aux ad—
 « visants donnent telle admiration, qu'ils en jugent les morts
 « y apparoislre très vivement, et les vips très morlement re-
 « présenter. Qui me faist penser, que la Mort craignant que
 « cet excellent painctre ne la paignist tant vifve, qu'elle ne
 « fut plus crainte lui accéléra si port ses jours, qu'il ne put
 « parachever plusieurs aultres figures, ja par luy tracées :
 « même celle du charretier froissé, et espaulti soubs son ruiné
 « charriot, les roes et chevaulx duquel, sont là si épouvan-
 « tablement trébuchez, qu'il y a autant d'horreur à veoir
 « leur précipitation, que de gaie à contempler la friandise
 « d'une mort, qui furtivement suce avec un chalumeau le
 « vin du tonneau effondré. Auxquelles imparfaictes histoires,
 « comme à l'inimitable arc céleste appelé Iris, nul n'a osé
 « imposer l'extrême main, par l?s audacieux traits, pers-
 « pectives et umbragcs en ce chef d'œuvre comprises, et tant
 « gracieusement delinièes que Von y peut prendre une dêlec-
 « table tristesse et une triste délectation, comme chose triste-'

  [i) Voyez la noie ajoutre au n° 1S62 du Catalogue Lcbcr.