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iitaines aux prises avec la Mort, il avait brise les anneaux de
cette ronde gothique qui semblait se dérouler dans l'infini,
loin de tous les accidents de l'existence terrestre; au lieu de
représenter la Mort régnant dans le vide, et y entraînant ses
victimes, il l'avait montrée pénétrant dans le monde réel,
surprenant les hommes au milieu de leurs plaisirs et de leurs
peines, leur donnant tout le temps de les savourer, pour leur
mieux faire sentir la rudesse de ses coups. Ainsi, là où ses
prédécesseurs avaient fait la peinture absolu de la Mort, il
avait composé le tableau du royaume divers et agité de la vie
Avec le môme esprit il avait changé la physionomie de ses
personnages : à la place de ces figures de haut style qui for-
maient la Danse Macabre, et où paraissaient seulement les
formes les plus générales de la nature, il avait peint des êtres
marqués d'un caractère prononcé d'individualité, et se pré-
sentant naturellement sur la scène variée de la société hu-
maine. Ainsi, comme l'auteur du texte qui accompagnait ses
dessins, et avec toute la supériorité d'un incontestable talent,
il s'était montré le représentant fidèle des révolutions de la
Renaissance.
   Les Simulachres de la Mort n'eurent pas moins de succès que
la Danse Macabre n'en avait eu. Les éditions se succédèrent
à des intervalles rapprochés et dans les langues diverses de
l'Europe (1). Une édition latine, qui est comptée comme la


  ( i ) De i 5 3 8 à i5.\?., la librairie de l'Esru de Coloigne, où ces images paru
j'en], passa des mains des frères allemands Treeh/.el à relies des frères Frollmi,
qu'à leur nom seul on peut eroire français, el qui imprimèrent une nouvelle
activité à leur eommeree. Pour les renseignements qu'on pourrait vouloir pren-
dre sur les éditions des Si}nHlacli)'cs de la Mort, nous renvoyons aux aufeur>
doul nous n'avons répété les opinions que lorsque nous avons du les eomplétrr
ou les réfuter; s'ils ont commis des erreurs bibliographiques, ee n'est pas à
nous à les en reprendre. On pourra voir, dans In nouvelle' édition du        Jfanur: