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411 de son inspiration, toute la grâce, tout le charme de son talent. Elle a pris, d'ailleurs, ce sujet irrémédiable en toute simplicité et bonne foi; elle lui a laissé sa physionomie et n'a point tenté les ornements égayés : elle n'a pu qu'en faire une grande et noble élégie ; mais elle l'a faite avec un chaud reflet d'Eslher. Elle a reproduit en beaux vers toute celte poésie orientale du siège de liélhulie, ces aqueducs rompus, celte terre aride, brûlante et désolée, ces enfants qui expi- rent de soif, ces mères qui vont puiser de l'eau sous les traits des Assyriens, et rapportent au bras l'amphore pleine et la flèche qui les a blessées. 0 puissante vertu de l'amour maternel ! Le nuage s'entrouve et le granit se fend, Quand une mère a dit : de l'eau pour mon enfani ! UNE JEUNE FILLE, à la mère. Quoi ! vous avez bravé les soldats d'Holopherne ? LA MÈRE. Oh ! comme je plongeais mon bras dans la citerne, M'effrayant par ses cris, l'un d'eux est accouru, Il a saisi son arc sitôt que j'ai paru, Et je crois que le trait en passant m'a blessée ; Mais, plus rapide encor que laflèchelancée, J'ai pu fuir, emportant mon précieux fardeau. LA JEUNE FILLE, voyant une blessure au bras de sa mère. Du sang ! voilà du sang !