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de son inspiration, toute la grâce, tout le charme de son
talent. Elle a pris, d'ailleurs, ce sujet irrémédiable en toute
simplicité et bonne foi; elle lui a laissé sa physionomie et
n'a point tenté les ornements égayés : elle n'a pu qu'en faire
une grande et noble élégie ; mais elle l'a faite avec un chaud
reflet d'Eslher. Elle a reproduit en beaux vers toute celte
poésie orientale du siège de liélhulie, ces aqueducs rompus,
celte terre aride, brûlante et désolée, ces enfants qui expi-
rent de soif, ces mères qui vont puiser de l'eau sous les
traits des Assyriens, et rapportent au bras l'amphore pleine
et la flèche qui les a blessées.

       0 puissante vertu de l'amour maternel !


       Le nuage s'entrouve et le granit se fend,

      Quand une mère a dit : de l'eau pour mon enfani !

                UNE JEUNE FILLE, à la mère.

       Quoi ! vous avez bravé les soldats d'Holopherne ?
                        LA   MÈRE.



      Oh ! comme je plongeais mon bras dans la citerne,
      M'effrayant par ses cris, l'un d'eux est accouru,
      Il a saisi son arc sitôt que j'ai paru,
      Et je crois que le trait en passant m'a blessée ;
      Mais, plus rapide encor que laflèchelancée,
      J'ai pu fuir, emportant mon précieux fardeau.

   LA JEUNE FILLE,   voyant une blessure au bras de sa mère.

       Du sang ! voilà du sang !