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402 de l'objet. Ces pensées objectives sont le contenu de la science pure. Elles sont si peu formelles, que leur contenu est la seule vérité absolue, ou la matière la plus vraie, mais une matière qui se confond avec la forme ; on doit donc se repré- senter la logique comme la science de la raison pure, comme « le royaume de la pensée pure, où la vérité se montre sans voile telle qu'elle est en soi et pour soi. » Elever à la connaissance cette nature logique qui anime l'esprit, qui se meut et s'agite en lui, ces catégories de la pensée qui agissent instinctivement dans la conscience com- mune, et n'y obtiennent qu'une réalité obscure et incer- taine, voilà la tâche de la logique nouvelle. Quant à sa m é - thode, il n'est aucun objet, que l'on puisse exposer d'une manière aussi sévère, que la pensée dans ces développements nécessaires ; aucun objet ne possède cette liberté et celte i n - dépendance. Dans les autres sciences, la méthode est séparée du contenu, et celui-ci ne forme pas un commencement im- médiat et absolu, mais il prend lui-môme son point de départ d'autres notions, de définitions, d'hypothèses, d'axiomes. La logique, au contraire, ne présuppose aucune de ces formes réfléchies, règles ou lois de la pensée, parce qu'elles font elles-mêmes partie de son contenu, et trouvent en elle leur fondement. Les sciences expérimentales ont trouvé leur m é - thode qui consiste à définir et à classer. Les mathématiques ont aussi la leur ; elle peut convenir à la matière abstraite qui fait leur objet. Mais ces méthodes n'ont qu'une valeur et une application relatives et limitées ; elles n'embrassent pas la notion tout entière ; elles ne constituent pas la mé- thode absolue. La philosophie a jusqu'ici regardé avec jalousie l'organisation systématique des mathématiques ; Wolf et Spi- nosa ont essayé de transporter sa méthode dans la philoso- phie, et d'appliquer ainsi le développement extérieur de la