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 a abandonné l'ancienne opinion qui faisait son importance
 et le but de son enseignement, savoir, que c'est par elle que
 Ton apprend à penser, comme si par l'étude de la physiologie
 l'homme apprenait à se nourrir et à marcher. Cependant, la
 logique est encore comptée parmi les sciences qui font l'objet
 de l'enseignement public, mais comme une science qui n'a
qu'une utilité formelle. Ainsi, sa forme et son contenu n'ont
point changés ; ils sont restés les mêmes, tels qu'une longue
 tradition nous les a transmis, et il faut même dire, que dans
cette transmission, ils se sont de plus en plus obscurcis et
desséchés (1). Les développements qu'elle a reçus par l'accu-
mulation des matériaux psychologiques , pédagogiques, et
môme physiologiques, au lieu de la perfectionner, n'ont fait
que l'altérer et la défigurer. Ces règles, ces lois pédago-
giques, etc., que l'on a introduites dans la logique sont très
insipides et vulgaires. De telles règles comme, par exemple,
qu'il ne faut admettre sans examen ce qu'on lit, ou ce qu'on
nous transmet oralement et d'autres semblables que l'on
rencontre dans la logique appliquée, sont de véritables pué-
rilités, et elles prouvent seulement, que l'auteur ouïe maître
s'évertue pour animer, par une matière factice, par des
remplissages, le contenu mort et desséché de la logique. La
cause de ce dépérissement, c'est qu'on s'est habitué à la traiter
comme une science qui ne contient que la condition formelle
de la connaissance, et non la vérité elle-même. L'on pose
d'un côté l'objet comme un être complet, achevé, et, de l'au-
tre côté, la pensée, comme un principe vide et impuissant,
qui n'acquiert le mouvement et la vie que par son contact
avec une matière étrangère; et si la vérité est la conformité
de la pensée avec l'objet, ce sera la pensée qui devra se plier
et se soumettre, pour ainsi dire, à l'objet. C'est ainsi que la


  (i) Vurrede zu erslen   ausy.