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400 a abandonné l'ancienne opinion qui faisait son importance et le but de son enseignement, savoir, que c'est par elle que Ton apprend à penser, comme si par l'étude de la physiologie l'homme apprenait à se nourrir et à marcher. Cependant, la logique est encore comptée parmi les sciences qui font l'objet de l'enseignement public, mais comme une science qui n'a qu'une utilité formelle. Ainsi, sa forme et son contenu n'ont point changés ; ils sont restés les mêmes, tels qu'une longue tradition nous les a transmis, et il faut même dire, que dans cette transmission, ils se sont de plus en plus obscurcis et desséchés (1). Les développements qu'elle a reçus par l'accu- mulation des matériaux psychologiques , pédagogiques, et môme physiologiques, au lieu de la perfectionner, n'ont fait que l'altérer et la défigurer. Ces règles, ces lois pédago- giques, etc., que l'on a introduites dans la logique sont très insipides et vulgaires. De telles règles comme, par exemple, qu'il ne faut admettre sans examen ce qu'on lit, ou ce qu'on nous transmet oralement et d'autres semblables que l'on rencontre dans la logique appliquée, sont de véritables pué- rilités, et elles prouvent seulement, que l'auteur ouïe maître s'évertue pour animer, par une matière factice, par des remplissages, le contenu mort et desséché de la logique. La cause de ce dépérissement, c'est qu'on s'est habitué à la traiter comme une science qui ne contient que la condition formelle de la connaissance, et non la vérité elle-même. L'on pose d'un côté l'objet comme un être complet, achevé, et, de l'au- tre côté, la pensée, comme un principe vide et impuissant, qui n'acquiert le mouvement et la vie que par son contact avec une matière étrangère; et si la vérité est la conformité de la pensée avec l'objet, ce sera la pensée qui devra se plier et se soumettre, pour ainsi dire, à l'objet. C'est ainsi que la (i) Vurrede zu erslen ausy.