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veloppement, il doit naturellement se produire une détermi-
nation de la pensée qui résulte du terme précédent. C'est là
le mouvement immanant de la notion, la méthode absolue de
la connaissance, le rhythme éternel de l'esprit (1). C'est de
celle manière que la philosophie peut devenir une science
objective, démontrée, constituée. Ici, la méthode n'est pas
séparée du contenu de la vérité, mais elle est la forme même
dans laquelle ce contenu se développe; car c'est la dialecti-
que inhérente au contenu lui-même, c'est sa réflexion propre
et intérieure qui le meut, qui produit et pose ses détermina-
 lions (2). Il ne faut donc pas confondre la méthode déduc-
tive qui est propre à la philosophie avec la méthode mathé-
matique. Le développement de la preuve mathématique ne
 résulte pas de la nature et du développement intérieur de la
chose elle-même, mais c'est un fail extérieur, un procédé
 subjectif de la connaissance. Le triangle rectangle ne se dé-
 compose pas en lui-même, comme on le représente dans la
construction pour prouver ses propriétés ; cette décompo-
 sition n'est pas un fait qui repose sur la nature du triangle.
 C'est que, dans les mathématiques, la preuve et l'objet, la
méthode et le contenu, la science et l'être sont séparés.
Les vérités mathématiques ne sont pas des résultats, mais la
 connaissance seule est un résultat. L'imperfection de cette
 science naît de la pauvreté de son objet. Son objet c'est la
 grandeur. La grandeur ou la quantité n'est qu'un rapport
 extérieur et inessentiel (3). Le mouvement de la connais-
 sance ne louche donc que la surface de la chose et ne pénètre
 pas dans la chose elle-même, dans son essence ou sa notion
  (kein begreifen). La matière des mathématiques est l'espace


  (i) Philosoph. de la Religion.
  (2) Die dialeclik die cr an Huit selbsl liât, welche Uni fort bewegt.
  (3) La quantité, c'est l'indéfini d'Aiïstote.