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39G veloppement, il doit naturellement se produire une détermi- nation de la pensée qui résulte du terme précédent. C'est là le mouvement immanant de la notion, la méthode absolue de la connaissance, le rhythme éternel de l'esprit (1). C'est de celle manière que la philosophie peut devenir une science objective, démontrée, constituée. Ici, la méthode n'est pas séparée du contenu de la vérité, mais elle est la forme même dans laquelle ce contenu se développe; car c'est la dialecti- que inhérente au contenu lui-même, c'est sa réflexion propre et intérieure qui le meut, qui produit et pose ses détermina- lions (2). Il ne faut donc pas confondre la méthode déduc- tive qui est propre à la philosophie avec la méthode mathé- matique. Le développement de la preuve mathématique ne résulte pas de la nature et du développement intérieur de la chose elle-même, mais c'est un fail extérieur, un procédé subjectif de la connaissance. Le triangle rectangle ne se dé- compose pas en lui-même, comme on le représente dans la construction pour prouver ses propriétés ; cette décompo- sition n'est pas un fait qui repose sur la nature du triangle. C'est que, dans les mathématiques, la preuve et l'objet, la méthode et le contenu, la science et l'être sont séparés. Les vérités mathématiques ne sont pas des résultats, mais la connaissance seule est un résultat. L'imperfection de cette science naît de la pauvreté de son objet. Son objet c'est la grandeur. La grandeur ou la quantité n'est qu'un rapport extérieur et inessentiel (3). Le mouvement de la connais- sance ne louche donc que la surface de la chose et ne pénètre pas dans la chose elle-même, dans son essence ou sa notion (kein begreifen). La matière des mathématiques est l'espace (i) Philosoph. de la Religion. (2) Die dialeclik die cr an Huit selbsl liât, welche Uni fort bewegt. (3) La quantité, c'est l'indéfini d'Aiïstote.