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haute existence qui esl la connaissance de soi-même, ou la
philosophie de l'absolu. Il n'y a pas d'intuition positive ex-
térieure de l'absolu ; toute définition n'en donnerait qu'une
signification négative ; et, si l'on veut le comprendre dans
une notion, on ne peut le faire qu'en l'objectivant, ou en le
subjectivant. Mais l'absolu ne peut être qu'unité. Toute dif-
férence doit être éloignée de lui, autrement il se réduirait à
un inconnu, à un être logique. Il ne peut donc être saisi que
par une intuition intellectuelle (1).
   Schelling sentit lui-même ce qui manquait à son système,
exprima franchement celle opinion dans ses écrits philoso-
phiques, tout en prédisant l'apparition d'un esprit plus vaste,
qni organiserait la science dans une plus forte unité (2).
   Cette philosophie, tout en essayant de concilier la connais-
sance et l'être, la spéculation et l'expérience, fait une plus

  ( i ) Voy. Bulile, Itist.     de la philos.,   Schelling, Antisextus, Système   de
l'idéalisme   Iranscendental.   Dans ce rapide aperçu du système de Schelling,
:'ai pris pour base l'exposition première que l'auteur en a faite, ne con-
naissant pas assez le changement que paraît avoir subi, depuis ce temps,
sa pensée. Du reste, s'il m'était permis d'avancer nue conjecture, je dirais
que, dans l'état actuel de la science, après ce développement régulier et
complet de la pensée, il me semble difficile qu'il puisse produire un point
de vue véritablement nouveau. Il est même à désirer à certains égards pour
sa gloire, et pour la vérité que cela n'ait pas lieu. Ce qu'il y a de plus vrai
et de plus parfait dans les créations du génie, c'est la première expression,
le premier jet de la pensée ; et ce qui fait surtout la puissance du philo-
sophe, c'est l'unité de sa vie intellectuelle. Il se peut cependant que la nou-
velle exposition de ses doctrines, que M . Schelling est sur le point de nous
donner, soit un développement de ses premières idées, et à ce titre elle nous
aiderait à pénétrer plus profondément dans sa pensée. Quand j'écrivais cette
note on ignorait ouplutôtj'ignorais quelle serait la transformation que subirait la
pensée primitive de M. Schelling. Maintenant elle nous est suffisamment connue
par ses leçons à l'Académie de Berlin. Je n'ai pas cru cependant devoir la sup-
primer. Car, si je ne nie trompe, elle prouve la justesse de mes prévisions.

  (a) Philosoph. Schriflen      Vorredc, § XII. iSoo..