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 large part à la nature qu'à la pensée. En effet, l'absolu
étant comme poussé par son propre mouvement à s'objectiver,
semble plutôt vivre dans la nature qu'en lui-même, être
plutôt le résultat le plus élevé, que le principe de l'expé-
rience. Cette tendance de la philosophie de Schelling s'est
manifestée davantage dans son école, dont les travaux ont
principalement porté sur la physique. En outre, ces évolu-
tions successives de l'absolu semblent plutôt l'œuvre d'un pro-
cédé mécaniqne et extérieur que le développement libre et inté-
rieur de la pensée. Aussi cette philosophie, tout en prétendant
pénétrer dans l'essence de l'absolu n'en atteint que la forme,
et, à cel égard, elle est un formalisme qui ne se distingue de
celui de Kant que par sa valeur objective. Que le magné-
tisme, l'électricité, l'attraction, la répulsion, etc., soient les
 prédicats de l'absolu, cela ne nous fait pas connaître la na-
ture de ces choses ; ce que nous connaissons de celte manière,
c'est l'expérience, l'apparaître de la notion, mais non la n o -
tion elle-même, et la raison de l'expérience. Ainsi, l'ensemble
de ces évolutions forme un organisme dont on voit bien
l'arrangement extérieur, mais dont on ignore la raison et le
principe. D'ailleurs, qu'est-ce que l'absolu pour Schelling?
L'absolu est-il dans le sujet ou hors du sujet? Schelling ne
s'est pas nettement expliqué à cel égard. Mais s'il est hors
du sujet, il demeure comme un objet transcendant que nous
ne pouvons ni concevoir, ni saisir par une intuition intellec-
tuelle. Car nous ne connaissons que ce que nous contenons
nous-mêmes. D'ailleurs, l'intuition intellectuelle n'est pas un
moyen adéquate a la connaissance de l'absolu. Elle n'est
qu'un état purement subjectif, et accidentel, elle demeure
comme une expérience relative, comme un postulat, et non
comme une vue claire, un résultat nécessaire et objectif de la
raison. De plus, comme elle tombe dans le temps et dans
l'espace, elle est impuissante à saisir l'absolu qui est en do-