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la conscience, qui tous les deux coïncident cl s'unisseni dans
la réflexion.
   Cependant, malgré ces différences, les deux systèmes ont ceci
de commun, qu'ils parlent tous les deux du moi, et qu'ils ne dé-
passent pas la limite du moi par rapport à l'objet, et demeurent
ainsi renfermés dans le subjectif et le fini. Pour tous les deux,
la forme de la limite esl dans le moi, pour l'un, comme condi-
tion , pour l'autre, comme condition et principe absolu ,
puisque la forme objective n'est pour Fichte qu'une délermi-
nabililé du moi.
   Le système de Fichte est remarquable par l'originalité du
point de vue, par l'énergie et la force de tête qu'il suppose
dans son auteur, par l'enchaînement des déductions, et la ri-
gueur de la méthode -, mais il ne pouvait servir que de point de
transition à un plus haut degré d'abstraction. La pensée se
trouvait comme étouffée dans le moi, et faisait d'impuissants
efforts pour en sortir. Quel lien trouvera-l-on entre les dif-
férents moi? Comment lirer une loi objective universelle de
leur activité solitaire? Que devient la raison dans ce sys-
tème? Elle n'est plus une faculté primitive et indépendante,
qui se manifeste et se développe par son activité propre,
mais elle semble plutôt naître du choc du moi, et du non-moi,
et se confondre ainsi avec la réflexion et la conscience. Par
la môme raison, l'unité de la science ne pouvait être qu'une
unité factice dans ce système, où l'on ne pouvait montrer au-
cun lien entre les diverses existences.
   Aussi, la doctrine de Fichte domina-t-elle peu de lemps
en Allemagne ; et sa durée, elle la dût plutôt aux circons-
tances politiques au milieu desquelles elle se produisit, et au
caractère admirable de son auteur, qu'à sa valeur intrin-
sèque.
   Cependant son apparition s'explique 1res bien, et elle a sa
rai?on dans le travail régulier et systématique de la pensée.