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une grande influence. Innocent IV, en guerre avec l'empereur
Frédéric II, s'était vu forcé de quitter l'Italie, et était venu
à Lyon, refuge de tous les proscrits politiques au moyen-
âge. La détermination du pape prouverait, au besoin, à elle
seule, le peu d'autorité que l'empereur avait sur la cité lyon-
naise : Innocent y convoqua un concile pour juger les actes de
ce prince, qui y fut en effet excommunié. Le spectacle de la
lutte qui avait lieu entre les deux plus grands pouvoirs de
la terre devait naturellement inspirer plus d'audace aux
habitants de Lyon pour défendre leur propre cause, lorsque
l'occasion se présenterait de le faire avantageusement. C'est
ce qui eut lieu en effet quelques années plus lard. En 12G9,
les citoyens reprirent les armes pour ne plus les quitter
qu'ils n'aient obtenu la sanction officielle de leur Commune.
Elle leur fut accordée en 1320 par une charte de l'arche-
vêque qui contenait entre autres privilèges le droit d'élire
des conseillers ou consuls sans contrôle, de s'imposer une
taille pour les nécessités de la ville, de faire le guet, de
s'obliger les uns les autres à prendre les armes. Un article
est ainsi conçu : « Les citoyens ont la garde des portes et
des clefs de la ville depuis sa fondation, et les auront. »
Un autre porte: « Que les citoyens ne puissent être im-
posés à la taille du seigneur, comme ils ne l'ont jamais
été. » Enfin une foule de prescriptions constatent et con-
firment les anciennes franchises de la bourgeoisie lyonnaise.
   Cette charte est de 1320. C'est probablement alors que
la forme primitive du gouvernement municipal fut modi-
fiée. L'ancien conseil de la Cinquantaine fut remplacé par
douze échevins annuellement éligibles, qui prirent le nom
de consuls, d'où le corps reçut celui de Consulat. La forme
des élections fut aussi changée. Yoici de quelle manière
on dut procéder : les artisans nommaient une cinquan-
taine de maîtres des métiers, auxquels on adjoignait deux