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terriers ou propriétaires fonciers désignés par les bour-
geois notables, et ce corps ainsi constitué choisissait parmi
ces derniers ceux qui devaient être consuls. Les notables for-
maient, de plus, avec les maîtres des métiers, un conseil
municipal appelé à prendre part à toutes les grandes dé-
libérations de la Commune.
   Cette nouvelle forme de gouvernement municipal avait
pour but de donner au pouvoir exécutif de la Commune
plus de force avec plus d'unité ; mais, en altérant le principe
de la représentation populaire, elle compromit singulièrement
la liberté. Ce régime républicain, importé sans doute à Lyon
par les nombreux proscrits italiens réfugiés dans cette ville,
causa de nouvelles guerres, d'autant plus déplorables que
celte fois ce ne fut plus contre les chanoines que le peuple
se souleva, mais bien contre ses chefs. Il vit de suite, en
effet, que cette organisation créait une aristocratie puissante,
qui, suivant une pente irrésistible, finirait par lui ravir tous
ses droits. Le combat commença presque aussitôt. Ménestrier
mentionne une transaction faite en 1330, par l'avis d'ar-
bitres « entre les consuls échevins et principaux habitants,
et le commun du peuple, par laquelle il est dit qu'il sera
nommé trois honnêtes hommes, savoir un des principaux,
un des moyens et un des moindres, qui auront la garde
des portes et du scel commun, et conjointement l'administra-
tion des affaires publiques; que les consuls seront faits et
nommés tant des plus nolables, des moyens et des moindres
des habitants; que quatre des principaux du peuple, tels
qu'ils seront élus, lèveront les impositions, et tiendront le
rôle des receltes et dépenses. »
   Mais celte constitution qui renfermait rigoureusement tous
les éléments d'un gouvernement représentatif, ne paraît pas
avoir eu une longue durée ; c'était une concession à la force
et au bon droit, la ruse en fit justice. 11 n'en était déjà plus