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298 opposées. Leurs gestes, leur expression, leur tenue théâtrale sont aussi essentiellement différentes. Tandis que l'un ren- verse forcément en arrière la tête et le cou pour arriver à des notes plus élevées, l'autre par cela même qu'il sombre peut garder sa situation naturelle, et conserver le pouvoir de va- rier ses mouvements suivant les exigences de la situation. Celte nécessité physiologique, ignorée de la plupart des cri- tiques, a pu bien souvent leur faire condamner comme un effet de mauvais goût, une altitude vicieuse commandée par la nature même de la méthode adopléc. Comme dans la voix sombrêe deux conditions seulement sont nécessaires à l'élévation du ton, pour suppléer à la troi- sième qui manque, il faudra que ces deux conditions s'ac- complissent avec plus d'énergie, la construction de la glotte devra être plus forte, et l'expiration plus active. L'examen attentif du larynx durant la production de la voix sombrêe, la fatigue éprouvée dans celte région, les efforts des organes accessoires, l'intervention continuelle el obligée de la volonté révèlent suffisamment la contraction énergique du larynx : pour reconnaître l'accélération du courant d'air on n'a be- soin que d'examiner un artiste qui cultive la voix sombrêe. Les morceaux d'un rythme lent sont ceux qu'il préfère , il peut alors renouveler avec facilité l'air qu'il consomme en abondance: son grand art consiste à multiplier les inspirations ; il a la précaution de respirer toujours avant une note 1res haute, afin de pouvoir l'exprimer dans toute sa puissance ; mais cette nécessité imposée par la méthode a l'inconvénient de couper fréquemment la phrase grammaticale ou musicale. Ces deux conditions posées, leur étude fournit à nos auteurs l'occasion de relever des erreurs commises par des écrivains qui les ont précédés, et qui comme eux se sont occupés de la théories des sons. Ils prouvent que, passé un certain degré, le resserrement delà glotte n'agit plus sur l'élévation du ton, tan-