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146 capacité au point de pouvoir mettre au service du commerce maritime de ce pays, en 1840, un tonnage plus fort de 27 pour cent que celui dont ce commerce pouvait disposer en 1832. Ainsi, l'effectif de la marine marchande de l'Angle- terre est en progrès, celui de la Fiance est en décroisse- ment. Nos rivaux avaucent, nous rétrogradons !!.,.. Il ne suffit pas, cependant, de connaître l'effectif de la marine marchande d'un peuple pour pouvoir apprécier la valeur réelle de ce puissant élément de force et de richesse. 11 faut rechercher encore comment celte marine est utilisée, et quelle part directe elle prend au mouvement du commerce national. La navigation commerciale au long cours est la seule qui forme d'habiles et robustes marins. Celle navigation se divise en deux grandes catégories bien séparées. L'une, consacrée à la grande pêche et aux relations de la métropole avec ses colonies, est exclusivement desservie par la marine m a r - chande nationale; on la désigne sous le lilre de navigation réservée. L'autre a pour objet le service du commerce géné- ral du pays ; on la désigne sous le litre de navigation de concurrence. Le seul privilège que possède la marine m a r - chande nationale employée à cette dernière sorle de naviga- tion, c'est d'être favorisée par des droits moins élevés que la marine marchande étrangère pour toutes les marchandises qu'elle importe dans le pays. Si l'on veut apprécier avec quelque exactitude l'impor- tance et les progrès de la marine marchande d'un peuple, il faut étudier cette marine au double point de vue qui vient d'être indiqué. L'élude comparative du mouvement annuel de la navigation de concurrence est intéressante surtout en ce qu'elle offre un moyen d'apprécier plus directement la situation réelle de la marine marchande nationale. Les navigations réservées, protégées par le privilège qui leur est acquis, obtiennent des développements ou restent slationnaires selon que les exploitations spéciales auxquelles elles sont employées