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9G Le niveau supérieur des eaux a môme dû évidemment dépas- ser celte sommité, d'une quantité assez grande pour produire le lavage en question; cependant il ne faudrait pas croire que dans le premier moment leur niveau inférieur se trouvait à la limite de 162 mètres, indiquée par la hauteur actuelle de la Saône. La géologie démontre qu'avant la naissance du phéno- mène diluvien, un vaste lac se prolongeait sur la Bresse et le Dauphiné, depuis St-Vallier jusqu'à la Haute-Saône. Les rivières qui y débouchaient à l'époque tertiaire avaient amené dans le pays un dépôt de cailloux alpins dont l'altitude, à en juger parcelle des buttes qui en sont formées, atteignait jus- qu'à 325 mètres, et c'est dans ce cailloulis que les lits de la Saône et du Rhône ont été tracés par l'enlèvement d'une épaisseur de 166 mètres de déblai. Ce balayage inférieur a, d'ailleurs, dû s'opérer dans le môme instant que les érosions supérieures du Mont-d'Or, autrement il y aurait solution de continuité dans le dépôt boueux de terre à pisé que les eaux abandonnaient à mesure qu'elles baissaient et perdaient leur force d'impulsion primitive. Ce courant rhodanien a filé en masse du nord au sud vers la Méditerrannée, ainsi que le prouvent suffisamment la disposition des buttes de la Bresse et du Bas-Dauphiné, au milieu de combes largement évasées, et surtout leur forme qui, sans cesser d'être arrondie, présente un abrupte du côté du courant, et une pente plus prolongée vers l'aval, de manière à constituer l'expression la plus frappante des rico- chets successifs d'une puissante lame d'eau emportée dans ce sens ; d'ailleurs, la pente du sol et la continuité des déblais et des remblais, suivant cette direction, achèvent de démontrer cette allure. Vers Valence, le môme courant a passé sur le rocher de Crus- sol, élevé de 250 mètres au-dessus des plaines voisines, et sur le dos duquel il a abandonné des gros quarzites alpins; mais