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y3 les fissures des roches de manière à les convertir en tu- bulures plus ou moins bizarres; qu'ils aient formé, entre autres, en passant sur le Salève, le Creux de Brifaut, ce boyau montant que de Saussure dit être devenu pour lui sinon « le Puits de la vérité, du moins un monument inté- ressant et instructif, h cause des cannelures et des sillons imprimés sur toute sa hauteur qui est de plus de cent mètres. On devine, d'ailleurs, que toute théorie qui pourra rendre rai- son des burinages verticaux de celte cavité, expliquera aussi les polis, les rayures et les ornières (Laves, Lapiaz, Karrenfel- der) légèrement inclinées des vallées. Enfin, les partisans de cette théorie ont encore à nous dire de quelle manière leurs glaciers ont pu introduire, dans le fond de certaines cavernes, les ossements d'animaux si souvent mêlés à la terre dilu- vienne et aux cailloux; car, enfin, tous ces faits sont liés les uns aux autres delà manière la plus intime ; et si, pour satis- faire à toutes les conditions du problème, ils essayent de com- biner à la fois les résultats du cheminement de ces vastes gla- ciers et de leur fusion, ne trouvera-t-on pas tout aussi simple de s'en tenir au seul effet des eaux, puisqu'elles suffisent pour expliquer les phénomènes. Quoiqu'il en soit, la fusion des glaciers a pu être instanta- née ou successive, et chacun de ces deux cas rentre dans l'une ou l'autre des hypothèses suivantes, savoir : celle qui admet les effets lents mais continus des causes actuelles, ou bien celle qui suppose des révolutions subites. Les partisans des causes actuelles admettent que ces dé- blais et remblais sont les résultats de l'action séculaire de nos cours d'eau; mais, avec cette ressource si faible, ils ne peu- vent expliquer le charriage des blocs gigantesques, ni surtout la continuité de ce manteau de terre à pisé (LehmouLoess)qui, dans nos environs, par exemple, couvre des talus rapides, de-