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puis une hauteur absolue de 450 mètres jusqu'au niveau même
de la Saône.
   Quant aux partisans des révolutions subites, ils se divisent en
deux classes. Ceux de la première veulent que ces immenses
érosions, ainsi que les transports qui en sonl la conséquence,
aient été effectués par des marées cxlraordinaircs, ou par
tout autre déplacement des mers. Cette idée est fort simple et
fort naturelle en elle-même, mais pour êlrc soutenue par
les faits, tels qu'ils se manifestent en France, elle exige n a -
turellement la découverte de cétacés, de poissons et de coquil-
lages marins, parmi les ossements des mammifères, des
oiseaux et des coquilles terrestres, si abondamment répandus
dans la terre diluvienne; car le cataclysme a dû les confon-
dre simultanément dans les mêmes gîtes où ils ont été,
par conséquent, soumis à des chances égales de conservation.
Cette objection, pour le dire en passant, peut aussi s'adresser
aux géologues qui veulent que le transport des blocs errati-
ques, des cailloux et des masses de boue qui les accompa-
gnent soit survenu au sein de l'Océan, à l'aide de glaçons
flottants, lesquels auraient abandonné ces matériaux au fur et
à mesure de leur fusion; car, enfin, ces convois ont dû r e -
couvrir, de temps à rutre, les coquillages et autres débris
gisants sur le fond des mers. D'ailleurs, une immersion sous-
marine de nos plaines et de nos montagnes du Rhône, à la
fin de l'époque tertiaire, est si peu en harmonie, je dirai
même si incompatible avec les phénomènes géologiques,
qu'il faut reléguer cette idée à côté de celle des grandes gla-
ces et des causes actuelles, véritables enfants perdus de la
science.
   II ne reste donc plus d'autre ressource que celle des dé-
bâcles de grandes masses d'eau douce qui seules se conci-
lient avec toutes les circonstances, d'une manière assez simple
pour que leur rôle soit digne d'être développé aussi com-