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conscience et de méditation. 11 est pourtant un artiste privi-
légié et possédant une exécution si adroite et si habile, qu'il
semble que toutes les difficultés de cet art sont pour lui jeux
d'enfant; en examinant l'Odalisque de M. Pradier, on s'étonne,
et avec raison, de l'adresse merveilleuse avec laquelle il sait
donner au marbre tant de souplesse et de docilité; on voit
que l'auteur n'a pas suivi la méthode généralement adoptée
aujourd'hui, et qu'après avoir modelé sa terre, il n'a pas
compté sur son praticien pour traduire en marbre jusqu'aux
moindres détails de sa pensée. On trouve, dans cette figure,
une harmonie et une hardiesse d'exécution que f équerre et le
compas, môme dans les mains du plus habile ouvrier, ne sau-
raient atteindre.
Initié que nous sommes aux mystères de l'atelier de M. Pra-
dier, nous dirons à ceux qui lui reprochent de s'être donné
un peu de peine pour sophistiquer la pose de son Odalisque,
qu'un magnifique morceau de marbre antique qu'il destinait Ã
ce bel ouvrage ne lui laissiil pas la possibilité de le concevoir
autrement, et qu'il a rencontré plus d'un obstacle dans l'exé-
cution de son projet; dans toute autre circonstance, une
femme nue, dans toute la fleur delà jeunesse et de la beauté,
que faut-il de plus à un homme qui sent la forme avec pro-
fondeur et possède la magie du ciseau? La ligne que décrit
le dos en se courbant, a toute la grâce des plus beaux modè-
les antiques; les bras et le bas des jambes nous ont surtout
frappé; la tête seule manque peut-être d'une expression in-
dividuelle. Somme toute, les beautés que renferme cet ou-
vrage ont besoin pour être comprises dans tous leurs détails
d'une élude plus approfondie; nous ne parlerons donc plus
que de l'impression générale que ce morceau nous a faite:
celle d'une nature riche et vigoureuse comprise dans ce
qu'elle a de plus suave el de plus gracieux.
M. Ã.egcnslre-Hérald nous a donné un (jiolln d'un dessin
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