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seignement qui doit apprendre la musique en quelques jours.
Qu'on parvienne à apprendre la méthode, c'est possible; mais
la musique, c'est autre chose. Tous ces faits prouvent du moins
avec quelle activité le goût de la musique se répand.
   Il n'y a pas longtemps encore qu'il n'existait à Lyon aucun
centre musical autour duquel pussent se groupper les nom-
breux amateurs que renferme cette ville. Si des tentatives
avaient été faites dans ce but, elles avaient été infructueuses.
Cependant quelques amateurs tentent un nouvel effort ; l'a-
telier d'un imprimeur se transforme tant bien que mal en
salle de concert ; une galerie vient s'appliquer le long des murs ;
au fond s'élève un orchestre, et pendant deux hivers, dans
cette salle ainsi improvisée, au milieu d'une atmosphère d'é-
tuve, la société donne ses concerts, s'organise, se complète
par l'adjonction de nouveaux souscripteurs. En toute chose, les
commencements sont difficiles, mais l'ambition croît comme
les moyens de la satisfaire, dirait un moraliste avec le langage
d'un géomètre. La société qui avait pris le nom de Cercle
musical avait conscience de sa force, elle comptait sur l'a-
venir ; elle abandonne l'ancien atelier d'imprimeur et vient
s'établir dans un local situé au centre de la ville et conligù à
une ancienne chapelle (1). La décoration en est confiée à un

  (i)Etrange effet des vicissitudes humaines ! Sur l'emplacement de cette cha-
pelle où prièrent pendant des siècles les religieux Antouins, s'élevait, au X I I I e
siècle, un Hôpital de St-André, destiné aux pauvres gens estropiés par le
rétrécissement de leurs nerfs. C'est pourquoi on l'appellait la         Contracterie,
domus contractoria,   maison des Contracta      ou des Jielri'cis.   En 1279, l'ar-
chevêque de Lyon, Aymar de Roussillon, par un contrat daté de la veille de
Pâques, donna cet Hôpital avec le cimetière et l'église qui en dépendaient, au
Maître et aux Frères de Saint-Antoine de Viennois, à la charge par eux de rece-
voir les pauvres malades et de leur faire l'aumône. Les Antonius abandonnèrent
alors l'établissement qu'ils avaient formé au Port-du-Sablct pour venir habiter
cette nouvelle demeure. Ils en firent une Commanderie de leur Ordre , et ils
\ résidèrent jusqu'au moment où ils se réunirent à l'Ordre de Malle. Leur