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il lors peintes à la détrempe certaines images longues, mai-
gres, dressées sur la. pointe des pieds, sans mouvement
ni profil, sans ombre, sans fond, sans terrain. Deviner ce
qu'elles signifiaient, ce n'aurait pas été une facile entreprise,
si des caractères et des vers non moins grossiers ne fussent
venus en aide. Donc, à main droite se montrait un mon-
ceau de maisons, de murailles et d'églises abattues ; le nom
de Milan écrit Jà dessus indiquait qu'il fallait l'entendre des
raines de cette ville, qui avait été ravagée par l'empereur
Frédéric Barberousse el par ses confédérés, trop malheu-
reusement Italiens. Sur le devant, quelques hommes en vole-'
menls négligés, partie à genoux, tous les mains jointes,
désignaient les chevaliers Milanais qui, suivant la tradition,
tirent vœu, si jamais la patrie se relevait de son état de
tristesse et d'horreur, de se consacrer à une vie de pénitence
et de sainteté. C'est ce que déclarait celte inscription mise
plus bas, et en vers, du moins selon l'intention de l'auteur :
    Como dirulo Mediolano do Barbarossa cum la mano
    Li milili se botano a Maria ko laudala siû.
  Comme Milan a été détruit par la main de Barberousse,
  Les Chevaliers se jettent aux pieds de Marie. Louée soil-ellc.
   Du côté opposé, se trouvaient figurées des maisons, les
unes achevées, les autres en construction, pour indiquer que
Milan, s'il avail été détruit par les dissensions, était rétabli
maintenant par la fraternelle union des Lombards ; et une
douzaine tant de messieurs que de dames, qu'on ne distin-
guait les uns des autres qu'à une seule chose, une robe
blanche qui se prolongeait pour celies-ci jusqu'aux talons,
tandis que pour les autres elle descendait à peine aux genoux,
ayant aux bras et au cou des fardeaux, c'est-à-dire leurs
tiens, se dirigeaient vers une église au dessus de laquelle,
^u milieu de certains nuages que vous auriez pris pour dt>s