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balles de colon, apparaissait la .Madone. Une inscription
disait :
  Ce sont là les soldats Humiliés, qui, dans la cité même,
  Accomplissent des vœux sincères. Dites un Ave, passants ([).
   La rudesse des vers et du dessin ne choquait pas Buon-
vicino, qui n'était guère habitué à mieux ; car, bien que
fussent déjà morts Dante et Giotto, restaurateurs celui-là
de la poésie, celui-ci do la peinture ; bien que les chants
d'Alighieri fussent lus et commentés publiquement en Lom-
bardic, et que Giotto fût venu peindre à la cour d'Azone
Visconle, le goût cependant ne s'était pas répandu, et celui
qui avait exécuté celte grossière représentation n'était pas
le dernier des élèves d'Andrino da Edessa de Pavie.
   L'histoire ici retracée répondait parfaitement à l'état in-
térieur de noire Lando, si bien qu'il se tint un peu absorbé
dans une muette C3ntemplation. Angiol Gabricllo da Con-
corezzo, portier, le voyant s'approcher du seuil, se tira à
l'écart, en lui disant :
           Dieu vous bénisse !
Alors celui-ci étant entré, se trouva dans une cour ta-
pissée d'herbe. Au milieu de celle cour était un puits près
duquel s'apercevait un verdoyant agnus-castus, arbrisseau
que jamais on ne laissait manquer dans les cloîtres, parce-
que l'on croyail qu'il aidait à garder une inviolable chasteté.
Tout autour régnait un portique voûté, soutenu par de petits
pilastres de briques, et sous lequel d'autre; images du môme
mérite que les premières, racontaient la vie laborieuse de
quelques saints, tels que saint Paul tressant des corbeilles,
saint Joseph travaillant de son rabot, les Pères du désert

     (i) Qucsii euno li vtilili humiliati quali in e/>sa civituti
         Solvono li boti sinecri dice.U un ave o passrgrjcri.