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Vent l'on confiait à quelques-uns de ses membres des charges
publiques, spécialement le recouvrement des gabelles, la
perception des octrois aux portes des cités, le transport des
fonds, la conservation des gages. Mais comme il est dans
la nature de toute institution de s'altérer, les Humiliés
dévièrent, eux aussi ; des richesses bien acquises furent mal
employées; au travail succédèrent le repos et les vices qui
en résultent; d'immenses tènements étaient possédés en
commanderie par des Prévôts qui se livraient au luxe de
la table et des réceptions, jusqu'à ce qu'enfin les scandales
qui en naquirent décidèrent saint Charles Borromée à de-
mander, en 1570, l'abolition des Humiliés, et à employer
une grande partie de leurs biens en faveur d'un Ordre alors
naissant, celui des Jésuites. Ceux-ci encore, une fois leur
temps passé, furent abolis par le Pape, et le palais inachevé
qu'ils avaient construit à tirera, fut destiné à l'instruction
publique, à l'astronomie, aux beaux-arls, dont il y a là
des écoles et des modèles.
   Ainsi à une ferme succéda une manufacture; à celle-ci,
un établissement d'éducation, enfin le culte du beau, si bien
que ce palais peut en quelque sorte indiquer la marche de
la société.
   Là, toutefois, aux jours de lîuonvicino, s'élevait un mo-
nastère d'un goût sévère, suivant le temps, et une église
de style gothique, faite extérieurement de marbre blanc
et noir disposé en échiquier.
   Sur une paroi latérale se trouvait peint le bienheureux
saint Roch, pieux pèlerin de Montpellier, mort peu d'années
auparavant, après avoir passé toute sa vie au service des
pestiférés, ce qui faisait qu'on le vénérait et qu'on l'invo-
quait comme protecteur contre les fléaux contagieux qui
renaissaient alors fréquemment. Sur l'autre paroi était peint
saint Christopliore, de stature gigantesque, avec un enfant