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  Jésus à califourchon. Celte image se plaçait sur les façades
 des maisons et le long des rues, parce que l'on croyait que
  la simple vue d'une pareille représentation faisait faire bon
 chemin et préservait d'une mort imprévue. Au milieu de
 l'églisa s'ouvrait une petite porte, ayant pour jambages des
 faisceaux de colonnelles en spirale, avec des fleurs, des
 arabesques et des oiseaux tout autour. Les colonnelles sup-
portaient un arc aigu, audessus duquel passait une petite
 galerie soutenue par deux colonnes de porphyre, qniavaient
 pour bases deux griffons s'apprélant à déployer leurs ailes.
Cette petite galerie était la tribune d'où les Frères, en
 certains jours de fête, prêchaient la foule accourue sur
le terrain sacré, à l'ombre d'un orme séculaire.
    Il y a des moments où l'ame est dans la disposition,
je dirais presque dans la nécessité de méditer sur tout ce
qui se présente aux sens ; les choses même que cent fois l'on
avait vues d'un œil indifférent, touchent et frappent. Com-
bien de fois Ikionvicino était passé devant cette petite place,
devant cet orme, devant cette église sans faire autre chose
que de s'incliner, comme on s'incline devant les lieux bé-
r.ils ! Maintenant, il s'y arrête ; il jette les yeux sur une
porte qui, du côté de l'église, introduisait dans le couvent,
el lit ces mots sur cette porte: In loco isio dabo paeem ( i ) . ,
l a paix! n'était-ce pas ce qu'il avait perdu? Qu'allait-il
recherchant? un moment de calme n'était-il pas la plus
j,:rande des douceurs qu'il ambitionnât au milieu des orages
ce son cœur? pourquoi ne pas entrer là où était la pro-
î.iesse de ce calme?
    Et il entra. — Les couvents, quelque idée que l'on puisse
avoir de la sainteté et de la vie contemplative, étaient né-
anmoins un asile où se réfugiait volontiers l'homme abatlu