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                               BIBLIOGRAPHIE                                       419
le voyageur cueille au sommet de l'Acropole et froisse dans sa main », et dans
sa traduction il a conserve le goût exquis du miel parfumé de l'Hybla.
                                                         CH.    LAVENIR.




     LES COLONS DU TANGANIKA, par AEMAND DUBARRY. -               Paris, Firmin-
      Didot et Cie, 1833 — Un vol. in-18 Jésus. Prix : 3 fr.

   Ce livre est l'histoire ouïe roman d'une troupe de colons français qu'une idée
plus philantropique encore que commerciale conduit dans la région des grands
lacs de l'Afrique centrale. Leur chef, un riche parisien, qui n'a rien négligé de
tout ce qui peut contribuer au succès de l'œuvre commune, nourrit le projet de
préserver d'une destruction complète les éléphants dont les nègres font un car-
nage considérable, et de les utiliser, au lieu de les tuer. Sur les bords du Tanga-
nika, l'on fondera un établissement agricole; l'éléphant apprivoisé et domestiqué
servira à transporter jusqu'à la côte les différents produits naturels ou trans-
formés par l'industrie des colons, et ramènera les objets destinés à entretenir un
 commerce suivi avec les peuplades de l'intérieur que l'on parviendra à civiliser.
 Ceci est le rêve, mais bien différente apparaîtra la réalité. Dès les premiers pas
 qu'ils font sur la terre barbare, les Européens sont entourés d'une haine sourde
 qui ne tarde pas à éclater en hostilités ouvertes : leurs marchandises, leurs vies
 sont à chaque instant menacées par ces brutes à face humaine. Tous les efforts,
toutes les démonstrations pacifiques échouent : nous assistons aux émouvantes
 péripéties de ce duel où l'énergie d'hommes vaillants et généreux vient se briser
 contre le mur d'airain d'une insurmontable férocité. La pensée que les blancs se
 sont installés dans leur pays pour protéger les éléphants, pour entraver le com-
 merce de l'ivoire, excite au suprême degré la rage des populations : tout le pays
 se soulève contre eux, et c'est seulement la carabine et le revolver au poing,
 après avoir enduré des souffrances inouies, et bravé mille morts, que nos aven-
 turiers peuvent regagner Zanzibar et de lĂ  l'Europe.
    La conclusion de cet intéressant ouvrage est douloureuse : et cependant n'est-ce
 point celle qui se dégage de tous ces récits de voyages et d'aventures dans l'Afri-
 que centrale? L'antique malédiction qui, dès les premiers jours du monde,
 frappa le race de Cham ne continue-t-elle point Ă  peser sur elle? Missionnaires
 et voyageurs versent Ă  flots leur sang sur cette terre ingrate : quelles fleurs y ont
 germé jusqu'ici? quels fruits ont été recueillis? L'aveu est triste à faire, mais il
 convient de ne le point dissimuler : la poudre et les balles seront Vultima ratio
 de la civilisation en Afrique, et peut-ĂŞtre cette terre ne sera-t-elle habitable que
 lorsque la race indigène en aura disparu.                 C H . LAVENIR.



      REVUE DE LA REVOLUTION, publiée sous la direction de C H . D'HÉRICAULT
       et GUSTAVE BORD. — France et Alsace-Lorraine: Un an : 30 fr., six mois :
       16 fr. — Paris, A. Sauton, libraire, Al, r*ue du Bac.

   Il m'a paru bon d'attendre pour parler de la Revue de la RĂ©volution qu'il en
 eût été publié un certain nombre de livraisons, pour qu'il me fût possible de
 donner mon avis en parfaite connaissance de cause. Aujourd'hui neuf numéros