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FBLÃŽBBIGE 401
, •••• 'Le vieux tribun Nerva que César même honore,
Et dont là -haut la tour Maïsse se décore.
Arnol, père d'André, pour sa bru voudrait Flore ;
Mais, menacé de perdre un sectateur encore,
Satan, l'œil sur André, de dépit se dévore,
Le guette, et quand l'amour en ce cœur vient d'éclore,
IU'atteint etl'occit.
Il l'atteint etl'occit, et sur le sol l'étend!
Au cou lui sont marqués les dix doigts de Satan...
Ce n'est qu'un deuil partout, qu'un cri que l'on entend :
« Mon André! mon André ! » fait Arnol sanglotant :
Tel, ses petits ravis, l'oiseau se lamentant.
Et Flore !... Un chagrin fou soudain la transportant,
— C'est que Satan la hait, et qu'aussi Dieu l'attend. —
Flore fuit de chez elle.
Flore fuit de chez elle, et, sous la nuit obscure,
Prend par le Pré-Gaucher, suit l'eau, file en droiture
Vers Condamine, et, près d'un gouffre au sourd murmure,
S'adosse contre un roc : « Vie odieuse et dure,
« Gémit-elle, ta fin à ce coup est bien sûre!...
« 0 lune, hlanc témoin, qui vois ce que j'endure,
« Mène vers son ami celle qui te conjure !...
« Toi, gouffre, reçois-moi, car je meurs jeune et pure !... »
L'eau pleure en recouvrant la tendre créature :
« Oh! pauvre, pauvre enfant! »
« Oh! pauvre, pauvre enfant!... crie Arnol hors de soi,
« Adieu !... désormais, seul, vieux, que ferai-je, moi,
« Jupiter?... — Non!... Jésus!... En Jésus ayons foi,
« l Et peut-être... —Rends-moi mon fils, je crois, je croi! »
Le saint prie en hébreu près du corps blanc et froid,
Y pose son bâton, puis : « Par le divin Roi,
i:
-«'Mort-et ressuscité, jeune homme, lève-toi! »
Le jeune homme se dresse.
Le jeune homme se dresse, et baisant la poussière
Des pieds de Martial qu'il étreint et qu'il serre :
OCTOBRE 1883. — T. VI. 2(5