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PENSEES 389 toute une nation qui le combat chez elle. Vaincu, il grandit son vainqueur, sans devenir moindre lui-même. Fugitif, il fait des levées dans le monde entier contre Rome. Il est érudit, il est spirituel, il est fin, il est ironique, il est éloquent. Sa harangue au Sénat de Garthage est peut être le morceau le plus solennel et le plus pathétique que la parole humaine ait jamais produit. Cet homme pèse sur la poitrine de Rome. Vingt nations conjurées n'effraieraient pas la République comme Annibal lui seul. S'il ne périt point, elle n'est pas sûre de vivre. Annibal daigne mourir, et Rom8 en pousse un tel soupir d'aise, un sigrand cri de joie, que ce cri et ce soupir font tressaillir les siècles ! * Bellum, ce qui est beau ; Pulchrum (nolo x"p)> c e