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                                       FELIBRIGE                                           305

                     MANDADIS                                        ENVOI
                                                      A WILLIAM-C. BONAPARTE - W Y S E
       A W I L L I A M C. B O N A P A R T E W Y S E
                                                                  fàlibre d'Irlande
    Au chivalié qu'i terro frejo                        Au chevalier qui, eu terres froides,
    Vuejo eilamar lume et calour,                     — aux pays d'outre-mer verse la
                                                      lumière et l'ardeur, — au papillon
    Au parpaioun que ie carrejo
                                                      qui sut y emporter nos belles fleurs,
           Nosti flour,                               — à l'Anglais qui est de notre bande,
    A l'anglès qu'es de nosto bando,                  je porte le brinde valeureux ! —
    Porte lou brinde velerous :                       Qu'il nous vienne longtemps d'Ir-
    Longo-mai nous vengue d'Irlando                   lande — de ce vin roux !

           De vin rous !
                                                           AUGUSTE         MARIN.




   L'ESQUIROU E LA G0URREJ0L0                         L'ECUREUIL ET LE LISERON
                              A'n Pau Mariéton.                         A Paul Mariéton.

— Mounto en frisant ti fllocho druienco,                — « Monte-, en frisant tes fila-
I long rampau dôu rèi de la fourèst !                 ments flexibles, — aux longs r a -
                                                      meaux du roi fie la forêt! — Monte
Mounto emé ièu, eourrejolo maienco,                   avec moi, printanier liseron, — re-
                                                      couvrir mon berceau, sur son bou-
Sus soun flouquet eneapela moun brès !                quet de feuilles !

Mounto, que vese au front de la naturo,                 « Monte, car,au front delà nature,
Tau qu'un arquin au pountin dôu castèu,               — je vois tel qu'un archer à la plate-
                                                      forme du château, — le bois tendre,
Lous bos tenda, de sa ramudo auturo,                  de sa hauteur feuillue, le gîte du
                                                      fort lion.comme avec un manteau !...
Dôu fort lioun lou jas coumo un mantèu.

Mounto ! Lou vont tau qu'un alen de trèvo,               « Monte!... Le vent, pareil a une
Orgue di bram, rounflo dins si founsour !             haleine de sorcière, — orgue des
                                                      rugissements, retentit dans ses pro-
Mounto ! veiras lou soulôu que se lèvo                fondeurs!—Monte !... Tu verras le so-
                                                      leil qui se lève — en blesser les som-
De dard de fio blessa sis oste sour !...              bres hôtes de ses dardsenflammés ! ..

— Gent esquirôu, mai plan que tu m'estire ;              « — fi-entil écureuil, je m'élève
Mai sèmpre escale, e toun sort me counvèn î           plus lentement que toi, mais je
                                                      monte sans cesse et ton sort me sé-
Ause tambèn Ion galoi pichoun rire                    duit! — Aussi écoute le joyeux pe-
                                                      tit rire— de mon feuillage chatouillé
De moun fuian coutiga pèr lou v e n t ! . . .         par le vent!...

Frai dis aucèu, balança sus la branco                    « Frère des oiseaux, balancé sur
                                                      la branche — où mes boucles ont
Ount mi frisoun an pendoula si flour                  suspendu leurs fleurs — que le ma-
Que lou matin ramplis d'eigagno blanco,               tin remplit de blanche rosée, — je
                                                      t'abreuverai de larmes et de perles! n
T'abeurarai de perleto e de plour !

— Que m'enchaura que lou ferun s'escounde               « — Que m'importera que les
                                                      fauves se cachent — au pied du
Au pèd dôu roure ount nous embrassaren,               Chêne où nous nous embrasserons; —
Quand, douminant la fourost e lou mounde,             quand dominant la forêt et le inonde,
                                                      — nous vivrorts, bercés par un air
Viéuren, bressa d'un aire plus seren?...              plus serein ? »
    SEPTEMBRE 1883. — T. VI.                                                    20