page suivante »
I DE LA RESPONSABILITÉ LITTERAIRE 263 est déjà trop tard pour arrêter les ravages de cette presse immonde qui a distillé le poison dans les veines de nos ouvriers. Répétons donc que les victimes du livre s'accumulent dans la société française, et, en les choisissant dans la jeunesse, la corrup- tion a le champ libre pour une vaste carrière. Après cette pro- pagande continue, il y aura vraiment une littérature qui sera l'expression des mœurs hideuses d'un peuple dévoyé. La nation, dans un temps plus ou moins éloigné, deviendra aussi elle-même victime du livre, qui, le plus immédiatement, l'aura atteinte de son mal corrupteur. Il ne faudra plus être surpris de voir le pays, de temps en temps, dévasté par des ravageurs dont les appétits ne connaîtront plus de bornes et qui se précipiteront à l'assaut de la société. . Mais sont-ce des rêveries d'un cerveau troublé, sont-ce des utopies d'une philosophie systématique que j'exprime? La démon- stration ne vient-elle à mon aide, pour justifier mon dire, que par des exemples plus logiquement supposés que réellement vivants ? Des autorités irrécusables me communiquent leur conviction; leur témoignage est utile avant de formuler une dernière con- clusion. Les premières victimes dont le témoignage a été invoqué se sont borné en avouant leur crime, à en imputer la cause à un exemple imité. Mais écoutons les accents de douleur qu'arrachent à d'autres nombreuses victimes du livre les tortures de leurs maux. C'est un témoin victime lui-même qui les a entendus et qui les révèle. ! XIII Un homme qui a écrit des livres saisissants de vérité, empreints d'une sauvage énergie, après avoir participé aux excitations contre la société va faire comprendre comment il a été amené à pratiquer le fruit de ses lectures dans les horreurs de la Commune de Paris, en 1871. Cet homme est Jules Valès, un des lettrés delà Commune. Il a écrit un livre sous ce titre : Les Réfraotaires. Embrassant d'un coup d'œil toute la troupe des révolutionnaires du