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56                         LA REVUE LYONNAISE
ment railleur de ce personnage de votre œuvre qui cherche à tra-
vers ses gcps appétits de mâle la petite fleur bleue de l'idéal 1 , pour
vous lancer, vous aussi, vers l'indéterminé, vers le vague, vers
l'inconnu. C'était bien la peine de rejeter dédaigneusement toute la
vieille philosophie qui s'empare, pour démontrer l'existence de
Dieu, de ces éternelles aspirations de l'homme, de ce besoin qu'il
ressent de sentir autour de lui quelque chose de plus grand et
d'autre que lui, à quoi il soit cependant intimement lié, pour con-
stater vous-même toutes ces aspirations et tous ces besoins, et con-
clure par là, sans vous en douter peut-être, à cette vieille erreur
philosophique du panthéisme et de l'identité universelle !
   Vous n'avez pas voulu faire de la philosophie et vous en faites
malgré vous, vous avez voulu fuir les abstractions et vous tombez
dans le plus abstrait et le plus nuageux de tous les systèmes. Vous
n'avez voulu vous occuper que de la matière et vous avez tellement
besoin de quelque chose au delà que vous finissez par l'animer
tout entière, par la faire vivre, agir et penser. Tant il est vrai
qu'il y a des questions qui s'imposent et qu'on ne saurait négliger
impunément sans tomber dans les plus étranges contradictions !
  Nous disions plus haut qu'il était curieux de rechercher si
M. Zola ne s'était pas affranchi parfois, volontairement ou non,
du joug qu'il s'était imposé- Il nous est facile maintenant de signaler
comment la nature a, chez lui, brisé les entraves du système.
  Déterministe, il flétrit les hommes et s'indigne des événe-
ments.
  Positiviste, il fait de la métaphysique malgré lui et verse dans le
panthéisme.
     1
         Voir Duveyrier dans Pot-Bouille.
                                                  J. TERREL.

               (La suite       prochainement.)