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                   ÉPITRES D'ANGE FOLITIEN.                419

   Cette étude bibliographique nous a conduits jusqu'aux
 derniers jours duxve siècle, et tous lesfaits qu'elle embrasse
 se placent dans cette période décennale, de 1490 à 1S00,
 qui, sera selon l'observation d'Hallam, à jamais mémora-
ble dans l'histoire du genre humain. Il n'est peut-être pas
indifférent de faire remarquer ici, que ce temps, où Lyon
recevait la tradition de l'antiquité, et manifestait pour la
science une passion plus enthousiaste et plus universelle
qu'elle n'a peut-être jamais été depuis, voyait tout à la fois
se clore le moyen-âge, et s'accomplir les événements géné-
rateurs de l'histoire moderne. La France devenue, parla
réunion du dernier des grands fiefs, — la Bretagne,— une
monarchie entière, absolue, au moment même où la con-
quête de Grenade fit de l'Espagne un royaume chrétien, s'é-
tait jetée sur l'Italie comme sur une proie, et en découvrant
sa faiblesse politique, avait transmis ses arts et ses mœurs
aux nations cisalpines. En même temps, Colomb et Vasco
de Gama avait découvert deux mondes nouveaux, et ouvert
à l'activité humaine, un champ qu'elle n'a pas achevé de
parcourir. Il est douteux que l'histoire du monde chrétien
présente une heure plus solennelle aux méditations du
philosophe. Il était important de noter ce qu'elle a été pour
notre patrie lyonnaise, et bien que ce fût dépasser les
bornes d'une modeste étude bibliographique, je n'ai pas
résisté au désir de placer dans son cadre le livre dont
j'avais entrepris l'étude. Il ne me reste qu'à répéter pour ma
justification les paroles du critique anglais Greswel, qui
m'ont servi d'épigraphe : « Les nombreux correspondants
de Politieh forment une pléiade d'hommes illustres, dont
l'histoire, intimement liée avec celle de la Renaissance des
lettres, aurait mérité plus de recherches qu'on ne leur en
a accordées jusqu'ici. »
  Aussi n'est-ce pas d'une simple traduction que j'aurais
conçu le projet. C'est toute une histoire dramatique, animée
de la Renaissance des lettres et des arts, que j'aurais voulu
entreprendre, en faisant vivre le lecteur au milieu de cette