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224 VIVE LA FRANCË! lorsqu'elle atteignit la maison du médecin. Elle sonna vivement : — Qui est l à ? . . . — Marguerite D . . . ma mère est mourante; je viens chercher M. le docteur ! . . . — Comment ! c'est vous mamzelle Marguerite ! entrez donc ! mais monsieur est absent ; il a été appelé pour un malade en danger. — Est-il bien loin ? — A deux lieues d'ici... — Ah ! grand Dieu ! . . — Mais entrez donc, mamzelle ! Venez vous réchauffer, vous l'attendrez à la maison, Madame ne me pardonnerait pas de ne vous avoir pas retenue. — Impossible , ma bonne Marthe ; je retourne chez ma mère ! Vous direz à M. le docteur de venir tout de suite, lorsqu'il rentrera ! . . . Cette fois encore, la noble jeune fille ne voulut rien en- tendre, et s'éloigna promptement. Ah ! la terrible nuit ! La pauvre Marguerite ne voyait plus rien devant elle, tant la neige s'épaississait et lui voilait le chemin, mais son pieux instinct la guidait, et frémissante, avec un élan magique, elle s'avançait tou- jours ; elle devait être courageuse jusqu'à la fin. Mais un manteau de glace lui tombait dessus, et si plein d'héroïque chaleur que fût son dévouaient, des frissons mortels la saisirent dans une étreinte indescriptible ; en vain, elle voulut lutter, appelantà elle toute son énergie, les frissons redoublèrent, lui otèrent la respiration, arrêtèrent les bat- tements de son jeune c œ u r . . . elle s'affaissa sur la neige, en appelant sa mère et Julien 1 . . . puis, elle s'évanouit. VIII — Que Marguerite tarde donc à venir ! disait Jeanne en elle-même, pour ne pas effrayer l'infirme ; s'il lui était arrivé quelque accident ! . . . J e regrette bien qu'elle n'ait