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404 LES BEAUX-ARTS A LYON. Il y avait là les prémisses d'une rénovation. Aussi, au dix-septième siècle, le mouvement artistique se produit-il avec éclat. Les liens de la corporation se détendent, et l'artiste a une individualité ; mais comme l'éducation ar- tistique est toujours impossible à Lyon, c'est vers l'Italie que se précipitent lès artistes. Malheureusement, les prin- cipes enseignés par les maîtres du seizième siècle étaient oubliés à cette époque ; on ne songeait qu'à plaire aux yeux et on ne s'attachait qu'à l'ordonnança et à l'aspect ; au lieu d'étudier Raphaël et l'antique pour apprendre à chercher dans la nature la beauté de la forme et de l'ex- pression, la plupart des artistes se laissaient séduire'par le talent facile et brillant de Pierre de Cortone, par le méca- nisme élégant de Bernin, par le faire de convention qui règne dans les écoles où la fantaisie est prise pour direc- trice. L'art lyonnais reçoit donc une influence directe des systèmes en vogue en Italie. E. est encore influencé par la prépondérance qu'exercent sur les beaux-arts, dans toute la France, les peintres officiels attachés à la cour. Enfin les artistes étrangers qui, dans leur passage à Lyon, reçoivent quelques commandes ajoutent à la variété des productions qui manifestent l'art lyonnais au dix-septième siècle. En présence d'une grande animation artistique, de travaux considérables en architecture, en peinture, en sculpture et en gravure, des succès nombreux pour les ar- tistes lyonnais qui cédant à l'attraction de Paris vont y exercer leur art, d'une certaine élévation de style dans les représentants de l'art lyonnais soit à Paris, soit à Lyon, il faut reconnaître que c'est là la plus belle époque de l'his- toire des beaux-arts à Lyon. L'influence que la centralisation artistique a donnée au goût de nos rois et de- leur cour devint désastreuse au dix-huitième siècle ; la dépravation des mœurs entraîne