Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                           BIBLIOGRAPHIE.                         301

    Mais, en ces tristes jours d'attente, nous nous en souvenons
 lous, les heures étaient lentes, pesantes, douloureuses. Pour en
 alléger le poids, il fallait s'imposer un travail qui arrachât forcé-
 ment la pensée aux inquiétudes du moment. M Pétrequin ima-
 gina de chercher ce qu'avaient fait les anciens pour le transport
 des blessés. Sur ee point, non sans quelque surprise, il trouva
 les historiens muets. Hérodote, Thucydide, Tite-Live, Tacite, ces
grands raconteurs de combats et de massacres, ne nous mon-
 trent nulle partdss blessés recueillis, sauvés, guéris. M. Pétre-
quin alors se tourna du côté des poètes, et là il trouva d'abon-
dants renseignements. Il est vrai de dire que dans les poètes a
sont seulement les chefs, les héros, les rois, que nous voyons
emportés loin du combat par leurs compagnons d'armes lors-
qu'une blessure a paralysé leur courage. Des soldats blessés, pas
un mot. La chirurgie militaire y est plus qu'aristocratique; elle ne
laisse point encore prévoir notre charité ni même notre philan-
thropie moderne.
   M. Pétrequin n'a demandé aux anciens que ce qu'ils pouvaient
lui donner. Il a glané à travers tous les poètes de l'antiquité (il
les connaît tous, et à fond) les moindres indications sur les soins
donnés aux héros blessés, et il a constaté jusqu'à sept procédés
pour les emporter hors du champ de bataille. Qu'on nous per-
mette de reproduire, en l'abrégeant, cette curieuse revue : 1° sur
les armes; par exemple, sur des piques formant brancard;
2° sur le bouclier ; 3° sur les épaules ; 4° à bras-le-corps ; 5 e sur
un cheval, 6° sur un char, 7° enfin, sur une litière, quelle qu'en
soit la forme. Le savant écrivain reproduit les passages des poè-
tes où tout cela est décrit; il les commente, il en discute le vrai
sens, souvent altéré par les traducteurs ; il les éclaire par des
comparaisons avec les passages analogues des poètes modernes.
C'est une excellente leçon de littérature. Mais en même temps
le praticien, qui accompagne toujours le littérateur, discute au
point de vue chirurgical la valeur de ces divers procédés ; il en
montre les inconvénients, et en tire, pour la pratique, d'utiles
observations.
  Nous no ferons à cette savante et intéressante dissertation