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NÉCROLOGIE 393 destic de son caractère, par la sûreté de ses relations. Si sa mort fait un grand vide dans le monde artistique lyonnais, dont il était un des membres les plus méritants et les plus estimés, il laissera des regrets non moins profonds dans les rangs de ses nombreux amis, qui ont pu apprécier les nombreuses qualités de son cœur, à l'égal de son intelligence et de l'habileté de son ciseau. Nous sommes heureux de pouvoir reproduire le discours pro- noncé sur la tombe de M. Guillaume Bonnet, notre grand sculp- teur lyonnais, au nom de sa famille, par son ami, J.-A. Gérard, D. M. P. MESSIEURS, Permettez à un ami de raviver, un dernier instant, quelques souvenirs de la vie de Guillaume Bonnet, devant cette tombe prête à engloutir pour jamais ce sculpteur réellement inspiré, cet artiste, aujourd'hui Sûr de lui-même, dont le génie commen- çait à parcourir glorieusement la carrière que lui avait ouverte un travail surhumain. Né à Saint-Germain-Laval, département dé la Loire, dans une humble condition et condamné, avant l'âge, à des essais de pro- fessions manuelles incompatibles avec ses aptitudes au-dessus du vulgaire, il commençait à faire désespérer à sa famille de pouvoir lui trouver un emploi qui lui convint, lorsqu'un frère de la doctrine chrétienne, frappé du cachet original qu'il savait donner, pendant ses heures de récréation, à des morceaux de bois taillés avec un méchant, couteau, eut l'heureuse inspiration de l'employer à des travaux de sculpture élémentaire. Ces nou- velles occupations, conformes à ses goûts, captivèrent si bien son imagination, qu'il obtint des succès inespérés, D'oùvintque le bon frère s'empressa de l'adresser à des patrons plus fortunés que lui. Admis à l'école du palais Saint-Pierre, notre jeune élève s'y distingua de telle sorte que de l'atelier de M. de Ruolz, son nou- veau protecteur, il courut à Paris s'inscrire à l'atelier de M. Rude en même temps qu'à l'école des Beaux-Arts. Là encore, comme