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                               NÉCROLOGIE.                             397
 ministration et produire les solides connaissances déjà acquises et
 qu'il accroissait par un travail incessant.
   Les anciens élèves d'Alix peuvent dire le bien-être que leur pro-
 cura l'habile gestion du jeune économe en même temps qu'ils doivent
 garder un doux souvenir de l'ardeur pleine d'entrain qu'il avait su
 leur communiquer pour le travail. C'est qu'en effet M. Vincent possé-
 dait deux grandes qualités pour l'enseignement, un amour du travail
 sans défaillance et en même temps un esprit net, lucide, analytique,
 qui résumait admirablement une question ou un livre. La chaleur
 communicative de cet esprit fut telle que M. le supérieur d'Alix, le
prudent M. Bissardon, vint avertir le professeur d'éloquence de mé-
nager un peu ses jeunes élèves. Le professeur ne crut pas devoir
prendre pour lui ce sage avis et continua avidement ses labeurs com-
mencés , mais bientôt sa santé fut compromise et il fallut songer à
quitter le professorat.
   L'abbé Vincent fut alors nommé euro à Irigny (4 novembre 1835) ;
il apporta dans ce nouveau poste et dans ses fonctions curiaks les
deux qualités qui le distinguaient comme professeur : d'abord l'habi-
leté d'administration, puis la solidité, la clarté et la science dans l'ins-
truction de sa paroisse. Ces deux qualités si précieuses devaient iné-
vitablement êtr6 remarquées et lui valoir une juste considération
auprès de ses supérieurs. M. Pater ayant été appelé à la cure de Saint-
Bonaventure, le jeune curé d'Irigny fut désigné pour lui succéder
dans la cure de Vaise (8 décembre 1843;. Une grande œuvre s'impo-
sait à lui dès son arrivée, œuvre seulement indiquée par son prédé-
cesseur : la construction d'une nouvelle église. L'entreprise ne se pré-
sentait pas sans de graves difficultés. Aucune ressource n'était à la
disposition du curé ; la paroisse ne possédait pas de ces grandes for-
tunes qui permettent de compter sur d'opulentes souscriptions ; ce-
pendant la nécessité était impérieuse, le jeune curé le comprit, et,
plein d'ardeur, il se mit résolument à l'œuvre, il sut et osa escompter
largement l'avenir ; grâce à une réelle habileté d'administration , à
une économie sévère, au concours généreux- de ses paroissiens, sans
avoir obtenu de la ville ou de l'Étal de riches annuités, l'église s'est
construite ; à son moment, elle offrait un heureux spécimen de la
voie nouvelle où entrait l'architecture religieuse ; elle reste encore un
monument qui mérite l'estime des connaisseurs. Cette œuvre fut
longue, mais, grâce au zèle de M. Vincent, elle s'est faite, et une partie
de l'ornementation intérieure s'est réalisée.
   En 1858, Mgr de Bonald, voulant récompenser le curé de Vaise de
son dévouement et de ses sacrifices personnels pour son église, le
nomma chanoine d'honneur. Cette distinction était méritée et fut
universellement applaudie.
   C'est qu'en effet M. Vincent jouissait parmi ses confrères d'une
grande considération. Dans les assemblées, il était toujours remarqué
par la manière nette, précise, dont il dégageait les questions, par la
savante clarté avec laquelle il abordait la discussion ou exposait ses
sentiments. Sa plume venait souvent au secours de sa parole, et dans
un grand nombre de questions ses, Mémoires ont exercé une décisive
influence.
   M. Vincent se tenait au courant de toutes les questions nouvelles
qui surgissaient et pouvaient intéresser l'Église ouïe diocèse. Son ac-